Madame la présidente, madame la rapporteure Frédérique Puissat, mesdames, messieurs les sénateurs, je suis très heureuse d’être parmi vous à l’occasion de la lecture des conclusions de la commission mixte paritaire relative à la proposition de loi permettant d’offrir des chèques-vacances aux personnels des secteurs sanitaire et médico-social en reconnaissance de leur action durant l’épidémie de covid-19. Ce titre est long, certes, mais il résume à mon sens très bien l’esprit et l’intention de ce texte.
Je suis heureuse, d’abord, de voir consacrer une forme de solidarité essentielle, celle dont nous souhaitons témoigner envers nos soignants. Ils ont été en première ligne face au covid, et – nous le savons tous –, bien qu’ils l’aient parfois fait au péril de leur vie ou à l’épreuve de leur santé, jamais ils n’ont compté leurs heures ou économisé leur énergie. En tant qu’élue locale, j’ai eu l’occasion d’aller à la rencontre de ces femmes et de ces hommes particulièrement investis et de leur témoigner ma reconnaissance et celle de la Nation. Ils m’ont fait part de la difficulté à vivre ces moments douloureux qui les marquent à jamais.
J’ai, ce soir, une pensée pour toutes celles et pour tous ceux qui ont été frappés par la maladie, et pour toutes celles et pour tous ceux qui ont perdu un proche. Naturellement, face à l’engagement sans faille du personnel soignant, nos concitoyens ont cherché à les remercier pour leur sacrifice et pour leur engagement. Après les applaudissements, certains ont donc souhaité aller plus loin et pouvoir donner des jours de congé aux personnels soignants.
Cette proposition de loi vient justement consacrer une forme de solidarité nouvelle envers les soignants, salariés et non-salariés, du secteur public comme du secteur privé, y compris étudiants, afin qu’ils puissent eux aussi se reposer, profiter de leur famille, prendre des vacances et s’accorder des loisirs : retrouver, en somme, un peu de légèreté et, surtout, prendre un peu de temps après le tsunami qu’a représenté le virus.
Cette proposition de loi répond ainsi à une double attente, celle de nos concitoyens de créer de nouveaux mécanismes de solidarité, et celle des soignants de pouvoir en bénéficier. En ayant su entendre et traduire par la loi ces attentes fortes, le Parlement a une nouvelle fois illustré son rôle primordial de relais des préoccupations des Français et d’acteur essentiel de notre vie démocratique.
Mesdames, messieurs les sénateurs, vous le savez, je suis une élue locale : cela façonne ma pensée, ma méthode et aussi mon action. Je ne peux que saluer le choix qui a été fait par le Parlement de s’inspirer d’un mécanisme qui existait déjà et qui fonctionne : celui du don de jours de repos, jusqu’alors réservé aux personnes ayant la charge d’un enfant gravement malade ou aux proches aidants. C’est là, je le crois, la clé de la réussite : s’inspirer de ce qui existe déjà et fonctionne pour le reproduire, l’élargir ou l’adapter.
Nous pouvons saluer les mécanismes complémentaires et innovants que prévoit ce texte. Afin de permettre au plus grand nombre de déclencher un don de jours de repos, le Parlement a conçu plusieurs dispositifs : don de jours de congé, d’une part – je le disais à l’instant –, mais aussi, d’autre part, mécanisme de don accessible aux particuliers qui ne pourraient pas faire don de leurs jours de repos, et don par les salariés d’une partie de leur rémunération.
Je tiens donc à saluer le travail de coconstruction – le mot est en vogue, mais ici particulièrement adéquat – du Sénat et de l’Assemblée nationale. Le texte issu de la commission mixte paritaire en est la traduction. Les dispositifs des deux chambres ont été conservés, et l’on constate aujourd’hui combien ils sont complémentaires.
Comme je l’ai dit, ce texte répond à une double attente. Pour être tout à fait précise, sans doute devrais-je dire qu’il répond en réalité à une attente supplémentaire : celle de soutenir un secteur lui aussi très durement touché par la crise, le secteur du tourisme. Le don de jours de congé étant adossé aux chèques-vacances, c’est bien un soutien au tourisme qui est proposé. Ainsi, c’est bien en faisant d’une pierre deux coups que cette proposition de loi tend à apporter des réponses à la crise sanitaire et économique que nous traversons.
Naturellement, cette proposition de loi n’a nullement vocation à se substituer aux politiques publiques, ni dans le domaine de la santé et du médico-social ni dans celui du tourisme. Ce sont bien les politiques publiques qui doivent dès aujourd’hui répondre aux difficultés structurelles de ces deux secteurs.
Personne, d’ailleurs – je le crois –, ne dirait l’inverse : l’accord majoritaire des syndicats avec le Gouvernement sur le Ségur de la santé en est le marqueur le plus clair. À l’issue de la crise, c’est un plan massif d’investissement et de revalorisation de l’ensemble des carrières qui est déployé. Nous parlons ici de 8, 1 milliards d’euros qui bénéficieront à 1, 8 million de professionnels.
De même, pour ce qui concerne le tourisme, le lancement du plan de soutien interministériel au tourisme annoncé le 14 mai dernier par le Premier ministre est une réponse d’une ampleur inédite apportée par le Gouvernement à ce secteur particulièrement frappé par la crise, ce plan étant crédité de 18 milliards d’euros.
La Nation, par l’hommage aux soignants voulu par le Président de la République le 14 juillet, a pu symboliquement leur témoigner sa reconnaissance. Il y avait là une première étape, essentielle à la reconnaissance de ce que nous leur devons collectivement. Les mesures prises par le Gouvernement pour répondre aux difficultés structurelles et à l’urgence représentent une seconde étape.
Je souhaite saluer le travail de Mme la rapporteure, Frédérique Puissat, et de l’ensemble des groupes parlementaires et des sénateurs sur ce texte, qui s’inscrit dans une logique d’écoute des demandes de nos concitoyens et de solidarité nationale envers nos soignants au bénéfice des acteurs du tourisme. Cette proposition de loi, j’en suis certaine, permettra de renforcer encore les liens de solidarité qui – cette crise nous l’a rappelé – sont le socle de notre société.