Monsieur le Consul général, vous nous dites que vous êtes en fonction depuis peu, mais vous êtes quelqu'un de précieux : votre passage en 2003 et 2006 vous permet de voir l'évolution des comportements sur place. Vous avez rappelé la spécificité du Consulat Général de France et la particularité de la communauté catholique française ainsi que les établissements, écoles, dispensaires, orphelinats qui dépendent en Israël et en Palestine de la France ; c'est donc de la place de la France à travers tout ce qu'elle représente qu'il s'agit.
Concernant le statut de Jérusalem et l'exacerbation des tensions du fait des déménagements des ambassades américaine et brésilienne dans la ville, certains analystes rappellent que les lobbyistes évangélistes ont une influence grandissante sur le continent américain et ont largement contribué à ce positionnement américain. Avez-vous pu constater des évolutions qui confirmeraient cette tendance liée à cette position des évangélistes dans les deux pays ?
Le statut de Jérusalem n'était volontairement pas traité dans le projet d'accords de paix d'Oslo et la communauté internationale ne la reconnaissait pas comme capitale. Il semble que quarante ans plus tard, la situation change sans pour autant que les grandes puissances réagissent. Vous avez rappelé la position de la France. Lors de son déplacement à Jérusalem. Jean-Yves Le Drian avait rappelé que la France était pour l'existence de deux États et Jérusalem pour capitale de ces deux États. Comment interprétez-vous cette timidité diplomatique aujourd'hui sur le plan international ?
Enfin, un point important est lié à la croissance démographique, 1,9 % en 2019. Récemment, le journal Haaretz a publié des chiffres édités par le Bureau central de la statistique israélienne et relatifs au taux de fécondité selon les populations. Historiquement, le nombre des Palestiniens serait inférieur au nombre des Israéliens. Tout à l'heure, vous avez fait une remarque sur cette question, il serait important que vous précisiez cette situation aujourd'hui.
Par ailleurs, le taux d'émigration depuis l'Europe reste élevé, particulièrement depuis la France : 40 000 personnes depuis 2006. Nous savons que les attentats de 2012 et 2015 ont largement favorisé ces départs. Selon vous, comment les déménagements des ambassades ont-ils été perçus dans les différentes communautés ? Quelle influence cette décision pourrait-elle avoir ?
Par ailleurs, l'arrivée de nouveaux migrants pose le difficile problème du logement. Comment la ville tente-t-elle de répondre à ces besoins ?
Quelles sont les conséquences de l'expatriation française dans notre réseau culturel, je pense en particulier à l'enseignement ? Pensez-vous que l'éducation puisse participer à la diffusion des valeurs françaises de tolérance et liberté auprès des jeunes générations dont vous rappeliez le rôle dans l'avenir de cette situation ?