Intervention de Hervé Maurey

Commission de l'aménagement du territoire et du développement durable — Réunion du 25 février 2020 à 18h34
Audition de Mme Inger Andersen sous-secrétaire générale des nations unies et directrice exécutive du programme des nations unies pour l'environnement

Photo de Hervé MaureyHervé Maurey, président :

Nous sommes très heureux d'accueillir Mme Inger Andersen, directrice exécutive du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE). Je rappelle que le PNUE, encore appelé ONU-Environnement, est une agence de l'ONU créée en 1972 et qui a compétence en matière environnementale. Nous sommes très honorés, Madame la directrice exécutive, que vous puissiez nous présenter aujourd'hui votre rapport annuel publié fin novembre relatif à l'écart entre les besoins et les perspectives en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Ce rapport a fait la une des journaux - il faut dire qu'il est particulièrement alarmant !

Notre commission est compétente sur les questions liées au changement climatique, aux impacts qui en découlent et aux politiques publiques à mettre en oeuvre pour respecter les engagements pris dans le cadre de l'accord de Paris.

Nous avons entendu la semaine dernière la présidente du Haut Conseil pour le climat, récemment créé en France, dont le premier rapport annuel a clairement montré que la France n'était pas sur la bonne trajectoire pour atteindre ses objectifs climatiques.

L'Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri) nous avait également fait part, avant la COP 25, de l'écart entre les ambitions nationales et la mise en oeuvre concrète des décisions que cela implique - l'exemple de la taxe carbone étant de ce point de vue malheureusement révélateur.

Nous avons récemment reçu le rapporteur général de la Convention citoyenne pour le climat, mise en place en avril dernier par le Président de la République, qui entend donner la parole aux citoyens afin de trouver des solutions adaptées pour lutter contre le changement climatique.

Les conclusions de votre rapport montrent que, même si tous les engagements inconditionnels actuels pris par les États étaient respectés, les températures augmenteraient de 3,2 degrés Celsius. Elles montrent que les efforts collectifs actuels devraient au moins être multipliés par cinq et que les émissions mondiales de gaz à effet de serre devraient diminuer de 7,6 % par an entre 2020 et 2030, si nous voulons atteindre l'objectif de réduction des émissions de 1,5 degré fixé par l'accord de Paris.

La semaine dernière, un collectif de mille scientifiques français publiait une tribune dans Le Monde pour dénoncer l'inertie des responsables politiques face à la crise, alors même que, je les cite, « les observations scientifiques sont incontestables et que les catastrophes se déroulent sous nos yeux ». Ils appellent les responsables politiques à des actions immédiates pour réduire véritablement l'empreinte carbone de la France et stopper l'érosion de la biodiversité.

L'année 2020 sera très importante avec le rendez-vous de la COP 26 à Glasgow, où tous les États devront renforcer leurs ambitions en matière de lutte contre le réchauffement climatique. Nous sommes donc très heureux de vous entendre pour que vous nous présentiez vos travaux. Quelles sont les conséquences concrètes de notre inaction aujourd'hui ? Quelles solutions - votre rapport, entre autres, nous répète qu'elles existent - doivent être mises en place en urgence ?

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