Le 20 février dernier, un journal français avait relayé un appel de mille scientifiques qui invitaient les citoyens à la désobéissance civile face à l'inaction des gouvernements, incapables de freiner leurs émissions de gaz à effet de serre ou d'enrayer la sixième extinction des espèces. Même si vous êtes optimiste, votre rapport est alarmiste : il démontre clairement que nous sommes sur une trajectoire de hausse de 3 degrés. Les scientifiques en appellent à la responsabilité des États, et notamment du gouvernement français, qui est pris en défaut de protection de ses citoyens du danger, réel, de réchauffement climatique. Ils exhortent les pouvoirs publics à dire la vérité aux Français. C'est vous dire que, dans notre pays, la situation est pour le moins contrastée, en dépit de la communication qui peut être faite. Le Haut Conseil pour le climat, en France, a bien identifié le niveau local pour agir concrètement. Les collectivités sont prêtes pour développer des alternatives durables mais, sans programme national, voire sans plan quinquennal, comment fait-on ? Avec la loi sur l'économie circulaire que nous avons votée ici, nous avions prévu des réductions chiffrées dans la production de plastique à usage unique. Finalement, nous sommes bien en-deçà de ce qu'on pensait initialement. Ce renoncement, typique, face aux intérêts industriels, montre qu'une politique réellement volontariste est difficile à mettre en oeuvre. En page 11 de votre rapport figure une liste d'actions à décliner par pays pour relever les ambitions en matière de baisse des émissions de gaz à effet de serre. Ces idées sont bonnes, et j'y souscris, mais comment faire pour convaincre nos partenaires européens et faire plier les intérêts privés, qui sont contraires parfois à l'intérêt national ? Vous appelez à une véritable révolution. Je ne sais pas si nous sommes prêts à l'assumer jusqu'au bout.