Ces outils ne sont évidemment imposés à personne, mais plusieurs établissements et organismes ont insisté sur leur nécessité. Pour soutenir une discipline rare, par exemple, il faut s'adresser à un vivier international en lui proposant des outils connus, relativement souples. Autre exemple, nous abritons la plus grande école de mathématiques du monde : les jeunes y sont recrutés avant même d'avoir terminé leur doctorat. Si nous voulons les garder dans le monde académique, il faut disposer d'outils spécifiques. Les chaires de professeur junior ont vocation, lorsqu'un établissement l'estime nécessaire, à recruter ces profils particuliers. Je pense également aux cas d'interdisciplinarité.
Enfin, ces chaires de professeur devraient avoir un impact très important sur la carrière des femmes, qui sont confrontées à la question de l'horloge biologique si elles désirent avoir des enfants, après un doctorat, plusieurs postdocs, un premier concours... Se réengager pour passer un deuxième concours nécessite une organisation sans faille. Les femmes maîtres de conférences ou chargées de recherche sont ainsi bien moins nombreuses à présenter le deuxième concours. Le recrutement sur une chaire est une façon pour les femmes d'accéder directement, avec un seul concours, aux postes de professeur des universités ou de directeur de recherche.