Vous présentez la chaire de professeur junior comme une avancée majeure, mais la durée du contrat ne peut pas dépasser six ans ; or, dans certaines disciplines, la préparation d'une habilitation à diriger des recherches demande plus de temps. Le statut de professeur sera-t-il toujours délivré après la soutenance d'une habilitation à diriger des recherches ou bien cette nouvelle voie de recrutement deviendra-t-elle un chemin de traverse ?
Les six années de contrat semblent aussi bien remplies et risquent de mettre le jeune chercheur sous pression, car il devra faire la preuve de son excellence avant de pouvoir être titularisé. Aux États-Unis, ce dispositif prévoit une clause qui permet la création automatique d'un contrat d'un an pour faciliter la réorientation en cas d'arrêt de la chaire. Pourquoi ne pas envisager un tel mécanisme ?
Enfin, la création de cette chaire est très critiquée par les membres de la communauté scientifique française, car elle introduit une forme d'inégalité de traitement avec les maîtres de conférences déjà en poste. Ne risque-t-on pas de créer un système à deux vitesses et d'accentuer les inégalités de salaires et de carrières ? Comment les universités géreront-elles ces deux voies parallèles ? Les critères de titularisation sont encore flous. Quelles précisions pourriez-vous nous apporter à cet égard ?