Intervention de Bruno Retailleau

Réunion du 19 octobre 2020 à 17h00
Prééminence des lois de la république — Vote sur l'ensemble

Photo de Bruno RetailleauBruno Retailleau :

Je ferai plusieurs remarques.

Tout d’abord, je me félicite que, d’ici quelques instants, nous puissions approuver très largement ce texte. Quelqu’un évoquait, à l’instant, l’évolution de la situation. Le constat est effectivement implacable : en 2005, les renseignements territoriaux quantifiaient le nombre de salafistes et de « fréristes » à moins de 10 000 ; quinze ans après, ils sont plus de 100 000 ! Les chercheurs, les sondages et l’observation le montrent : quotidiennement, la République est défiée et, souvent, mise en échec.

Monsieur le garde des sceaux, vous nous avez proposé de travailler à un texte futur. Le seul problème est que, là encore, tout cela est très univoque, puisque, pour le moment, le Gouvernement a toujours refusé nos initiatives – toujours ! – : interdiction du voile et des signes ostensibles pendant les sorties scolaires – l’école hors les murs –, listes communautaristes et, maintenant, cette proposition de loi constitutionnelle, qui avait la prétention – rendez-vous compte ! – de rehausser la laïcité au sommet de la hiérarchie de nos normes et de préciser, à l’article 4 de la Constitution, que les partis politiques ne pouvaient pas s’exonérer de cette exigence.

Or, quand j’avais déposé un texte visant à interdire les candidatures communautaristes, on m’avait répondu : « Attention à la constitutionnalité ! » Ainsi, vous le voyez apparaître, ce grand parti français, celui de l’impossibilisme, répandu à droite et à gauche, monsieur le garde des sceaux. Et cela fait trop d’années que l’on capitule.

Aujourd’hui, je vous l’assure, les Français sont en colère. Quelqu’un l’a dit à cette tribune, nous ferons des propositions exigeantes, mais nous n’accepterons pas, au Sénat, que le Gouvernement trompe les Français avec des faux-semblants. Les Français attendent de l’exécutif et du Gouvernement des armes, non des larmes, pour réarmer la République.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion