Intervention de Arnaud Bazin

Réunion du 30 octobre 2020 à 14h30
Programmation de la recherche pour les années 2021 à 2030 — Article 22 bis

Photo de Arnaud BazinArnaud Bazin :

Vous êtes bien taquin, monsieur le président !

Madame la ministre, permettez au vétérinaire présent dans cette assemblée de donner son sentiment.

Notre profession vit un véritable paradoxe : beaucoup de jeunes veulent y entrer, nous avons une filière très sélective, beaucoup vont à l’étranger, comme l’a rappelé Mme Primas, et nous manquons de vétérinaires.

En revanche, je suis un peu gêné que ce texte soit introduit sous le prétexte que l’on manque de vétérinaires dans le monde rural, car on en manque surtout en ville, paradoxalement, à l’inverse de ce que tout le monde croit. Les vétérinaires praticiens libéraux ont beaucoup de mal à recruter des salariés pour faire le travail.

Dans le monde rural, la situation est tout à fait différente : c’est l’équilibre économique qui fait problème. De fait, les clientèles sont de plus en dispersées, en sorte que les confrères passent leur temps dans leur voiture, ce qui ne rapporte pas d’argent.

C’est pourquoi la disposition que nous avons prise cet été pour permettre aux collectivités territoriales de soutenir financièrement ce type d’exercice me paraît beaucoup plus adaptée qu’une éventuelle augmentation du nombre de places au concours – ou d’ailleurs que la création de places dans une école vétérinaire privée à but non lucratif.

Reste que, comme nous manquons énormément de vétérinaires, il est légitime que nous en formions davantage dans notre pays. J’aurais préféré, moi aussi, qu’il s’agisse d’une formation d’État, donc homogène. Malheureusement, l’État est aujourd’hui assez largement impécunieux… Le système proposé peut donc être mis en œuvre.

Ce qui m’embarrasse quelque peu, c’est que, s’il y a eu un dialogue avec certaines instances représentatives de la profession vétérinaire, je crains fort que les praticiens de base et les étudiants actuels n’aient découvert ces dispositions que tout récemment, si seulement ils les ont découvertes. Je regrette qu’un débat de fond plus important n’ait pas été mené avec la base de la profession.

Pour cette raison, je m’abstiendrai sur la disposition introduite en commission, même si je n’en désapprouve pas les motivations.

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