Intervention de Jacques Fernique

Réunion du 27 octobre 2020 à 14h30
Mise sur le marché de certains produits phytopharmaceutiques — Article 1er

Photo de Jacques FerniqueJacques Fernique :

En 2016, comme simple citoyen, j’ai suivi les débats parlementaires qui ont abouti à l’interdiction des néonicotinoïdes. Aujourd’hui, nouveau sénateur, il me semble entendre les mêmes objections, les mêmes arguments, les mêmes protestations sur les désastres économiques et sociaux, les mêmes demandes de dérogation très dérogatoires et les mêmes incantations à l’égard de la recherche de nouveaux produits chimiques invasifs. Tout cela a déjà été entendu et surmonté par la loi de 2016. Alors, ne régressons pas !

Les néonicotinoïdes sont indiscutablement des poisons redoutables pour la faune et la flore. Permettre des dérogations à leur interdiction, autoriser leur usage massif et systématique en enrobage de semences aurait des impacts néfastes sur les écosystèmes. Mais cela en aurait aussi sur d’autres filières agricoles et sur d’autres réalités économiques comme les apiculteurs et les producteurs de colza ou de tournesol, dont les rendements baissent quand les pollinisateurs disparaissent.

Face aux mêmes enjeux, l’Allemagne, deuxième producteur européen de betteraves sucrières et pas tout à fait le pays de la décroissance, se garde bien d’introduire une dérogation de même nature. Elle opte plutôt – cela a été rappelé – pour du curatif ciblé sur les seules superficies touchées. C’est un moindre mal marqué du sens de la mesure auquel appelait à l’instant ma collègue bas-rhinoise Laurence Muller-Bronn.

Je crois donc à un curatif ciblé à impact limité plutôt qu’à un préventif généralisé et très impactant. Il faudrait que nous fassions preuve, nous aussi, de mesure en refusant une régression qui serait désastreuse.

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