Intervention de Julien Denormandie

Réunion du 27 octobre 2020 à 14h30
Mise sur le marché de certains produits phytopharmaceutiques — Article 1er

Julien Denormandie :

Le FMSE, par exemple, c’est 35 %. Aussi, la solution consistant à mettre tout le monde sous perfusion ne marche pas.

Le plan B que vous évoquiez, en faisant écho à l’excellent député Dominique Potier, avec qui je partage beaucoup de choses, permet d’apporter cette solution économique. Toutefois, la solution économique ne permet pas d’indemniser à 100 %, ce qui fait que les betteraviers, avec bon sens, plantent autre chose.

En matière de recherche génétique sur les semences, il s’avère qu’il y a quatre types de virus transmis par les pucerons, virus qui peuvent changer. Nous avons lancé un très grand programme, le programme AKER, doté de plus de 5 millions d’euros. Nous avons réussi, ce faisant, à sélectionner un certain nombre de variétés dont nous avons fait le phénotype. Au moment où je vous parle, nous avons peut-être trouvé la solution pour un à deux types de virus. Mais, je le répète, il y en a quatre, ce qui veut dire que c’est en cours et que nous n’avons pas trouvé.

En matière de recherche agronomique, on ne sait toujours pas s’il faut faire la parcelle de quatre hectares en carré ou en ligne. Mettez-vous à la place de l’agriculteur ! On ne sait même pas quelle forme la parcelle doit avoir.

Nous savons que la biosécurité, c’est-à-dire les auxiliaires comme les coccinelles et autres, peut fonctionner. Toutefois, tous ceux qui ont pratiqué des dispositifs de biosécurité savent à quel point c’est compliqué, puisqu’il faut que la vitesse de propagation de la coccinelle dépasse celle de propagation du puceron, tout en sachant que la coccinelle se nourrit du puceron. Si vous introduisez la coccinelle avant qu’il n’y ait des pucerons, celle-ci ne se nourrit pas, meurt et ne se développe donc pas. Si vous l’introduisez après, les ravages sont déjà faits. Il faut, pour qu’elle survive, lui donner le gîte et le couvert. C’est donc très compliqué, puisqu’il faut mettre une haie, des zones d’eau, etc.

Il est trop facile de dire : trouvez l’alternative. Si cette alternative existait, vous pensez bien que je ne serais pas devant vous ce soir. De plus, je vous en prie, ne me dites pas que je suis le ministre de l’agrochimie ou, madame Rossignol, n’en appelez pas aux générations futures. Je prends cette décision en tant que ministre de l’agriculture et de l’alimentation, en tant qu’ingénieur agronome et en tant que père de quatre enfants.

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