Intervention de Gilles de Kerchove

Commission des affaires européennes — Réunion du 12 novembre 2020 à 8h30
Justice et affaires intérieures — Audition de M. Gilles de Kerchove coordinateur de l'union européenne pour la lutte contre le terrorisme

Gilles de Kerchove, coordinateur de l'Union Européenne pour la lutte contre le terrorisme :

Je ne peux pas m'exprimer sur le Brexit car la négociation est toujours en cours. Le Royaume-Uni était très actif dans la lutte contre le terrorisme, c'est l'un des pays qui m'a le plus soutenu dans ma mission. Cependant, il n'y aura aucun impact du Brexit sur le renseignement puisque les services de renseignement n'ont jamais souhaité développer leur coopération au sein du cadre institutionnel de l'Union européenne. Ils le font au sein du Groupe antiterroriste (GAT) et les Britanniques sont restés dans le GAT. Il faudra peut-être imaginer une géométrie variable au sein de ce groupe, que nous cherchons à rapprocher d'Europol.

J'ai passé les 25 dernières années à construire le lien transatlantique. J'ai négocié de nombreux accords avec les États-Unis dans le domaine de la sécurité. C'est un partenaire crucial pour notre sécurité. J'espère que notre relation avec les Britanniques ne sera pas en-deçà de celle que nous avons développée avec les États-Unis.

Si nous sommes confrontés à un Brexit dur, les Britanniques feront de leur pays un grand centre de développement de l'intelligence artificielle, et nous serons peut-être confrontés à un problème lié à la protection des données. Beaucoup de données sont nécessaires pour l'intelligence artificielle. C'est la raison pour laquelle les sociétés européennes entraînent leurs algorithmes en Chine, ce pays ne posant aucune contrainte dans ce domaine.

Concernant les enfants radicalisés, j'essaie d'obtenir l'accord des États membres pour mettre en place un mécanisme d'évaluation psychologique des femmes et des enfants dans un camp où se trouvent des centaines d'enfants européens. J'ai participé à un colloque à Paris, où des psychiatres de l'hôpital d'Avicenne expliquaient comment ils accueillaient les enfants à leur arrivée en France et mettaient au point des programmes de réinsertion avec un retour progressif à l'école. J'espère que nous pourrons déployer la même démarche sur le terrain et envoyer une équipe d'évaluation. Elle pourrait par ailleurs partager des informations avec les services de renseignement.

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