Comme cela a été dit, la question n'est pas d'ordre budgétaire, mais plutôt géopolitique. Vous faites ce que vous pouvez sur le plan budgétaire, mais en restant dans le cadre existant. Il faudrait changer de paradigme. Le code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile (Ceseda) est plus épais que le code civil et sa complexité ne cesse d'augmenter. Vous évoquez une politique migratoire maîtrisée et équilibrée, mais c'est un souhait un petit peu vain, comme le montre le parcours de l'auteur de l'attentat de Nice, passé sans problèmes de Tunisie en France via l'Italie ! Seuls 12 % des obligations de quitter le territoire français (OQTF) sont exécutés. C'est un problème récurrent. Les moyens consacrés à l'éloignement restent faibles. Il est aussi étonnant de voir des crédits du plan de relance mobilisés pour financer la rénovation des CRA ! Des progrès ont été réalisés sur les centres d'accueil, mais là encore, avec la hausse des flux, l'effort est sans fin et on a l'impression de remplir le tonneau des Danaïdes. Certains parlent d'hospitalité pour tous, mais finalement ce n'est l'hospitalité pour personne, car la pression migratoire continue vu les écarts de niveau de vie entre les pays. Comment comptez-vous lutter contre les filières de passeurs ? Il n'y a aucune générosité à fermer les yeux sur ces phénomènes qui constituent un véritable trafic d'êtres humains.
Le nombre de mineurs non accompagnés (MNA), si je puis dire, car chacun sait que la minorité est un vrai sujet, explose. Ils seraient 16 000 selon le ministère de la justice, mais 40 000 selon les départements. Rien que dans le Val-d'Oise, leur prise en charge représente un coût de 44 millions d'euros, contre 4 millions il y a dix ans ! Or, on le sait, plus de la moitié des cambriolages sont le fait de MNA.
Vous avez évoqué les femmes yézidies : combien en avons-nous accueilli ?
Comment s'assurer que les personnes naturalisées partagent nos valeurs, notamment en ce qui concerne le respect des droits des femmes ?
Enfin, plus de la moitié du contentieux en appel devant la juridiction administrative concerne le droit des étrangers. Allez-vous vous attaquer enfin au droit des étrangers, seule manière de parvenir à une politique ferme et équilibrée ?