Madame la sénatrice, vous avez entièrement raison d’aborder la question de l’inclusion numérique. La fracture numérique, en ce qui concerne tant la qualité de l’accès à internet que la maîtrise des usages du numérique, est un élément extrêmement important dans la crise que nous traversons.
L’action de l’ANCT porte sur le développement des infrastructures numériques dans les territoires, notamment ruraux, mais aussi sur la montée en compétences numérique des Français, ce qui constitue votre question principale en matière de formation et d’inclusion. La crise sanitaire actuelle a renforcé la pertinence de cette action.
Aujourd’hui, 13 millions de Français sont en difficulté avec le numérique, ce qui est tout à fait considérable. Plusieurs facteurs sont déterminants dans ses difficultés : le niveau d’études, l’âge, la pauvreté, l’implantation territoriale, voire la situation personnelle.
Hier, Jacqueline Gourault, ministre de la cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales, et Cédric O, secrétaire d’État chargé de la transition numérique et des communications électroniques, maintenant sous la double tutelle de Bercy et du ministère de la cohésion des territoires, ont annoncé les principales mesures du plan de relance en faveur de l’inclusion numérique lors de l’ouverture de l’édition 2020 du forum Numérique en Commun[s].
L’objectif est de donner un coup d’accélérateur absolument inédit à l’inclusion numérique et d’en faire une vraie politique publique, telle que vous l’appelez de vos vœux.
Ce sont 250 millions d’euros qui sont mobilisés pour rapprocher le numérique du quotidien de tous les Français. L’idée est très simple : pour mieux former, il faut plus de professionnels, des lieux équipés et multiples, et davantage d’outils pour les aidants.
Pour développer des ateliers et des formations numériques sur le terrain, 4 000 conseillers numériques France Services seront recrutés, formés et déployés sur l’ensemble du territoire. L’État finance leur formation à hauteur de 200 millions d’euros. Il finance également pour 40 millions d’euros la conception et le déploiement de kits d’inclusion numérique importants dans les mairies, les bibliothèques et les centres sociaux.
Enfin, 10 millions d’euros serviront à financer la généralisation du service public numérique – France Connect – et la montée en compétences numériques des aidants professionnels, en première ligne dans le cadre de l’inclusion numérique.