Intervention de Sophie Taillé-Polian

Réunion du 24 novembre 2020 à 14h30
Loi de finances pour 2021 — Article 16

Photo de Sophie Taillé-PolianSophie Taillé-Polian :

Celui-ci vise à taxer l’installation des écrans publicitaires numériques, dont le développement problématique n’a été que temporairement freiné par la crise sanitaire. Ce taux de 25 % est volontairement important, car nous souhaitons désinciter fortement leur installation et limiter le recours à de tels panneaux pour les seuls cas où ils seraient vraiment nécessaires.

Nous assistons, aujourd’hui, à une multiplication de ces panneaux qui sont extrêmement polluants à plus d’un titre. Une pollution énergétique tout d’abord : un écran de 2 mètres carrés consommerait de l’ordre de 7 000 kilowattheures par an, soit la consommation d’un couple avec enfant. Même le distributeur Réseau de transport d’électricité (RTE) parle, dans ses analyses prévisionnelles, de consommations superflues. Nous devons mettre un terme à cette débauche d’énergie.

Ces écrans provoquent également une pression sur les ressources puisque 7 tonnes de matériaux et au moins 550 kg de CO2 sont nécessaires pour un écran de 1 mètre carré. La pollution lumineuse est un autre effet négatif.

Ces écrans affectent, en outre, notre liberté de réception. Ce concept, peut-être nouveau pour certains d’entre nous, traduit les effets néfastes de ces sollicitations multiples, en termes de consommation et de données commerciales, sur notre capacité rationnelle à trier les informations.

Ces deux amendements n’ont donc pas tant une visée de rendement pécuniaire qu’un objectif de limitation de la publicité, ce qui est, je crois, un objectif de santé publique.

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