Intervention de Michel Cadot

Commission de la culture, de l'éducation et de la communication — Réunion du 9 décembre 2020 à 9h00
Audition de M. Michel Cadot délégué interministériel aux jeux olympiques et paralympiques 2024 président de l'agence nationale du sport ans

Michel Cadot, délégué interministériel aux jeux Olympiques et Paralympiques 2024, président de l'Agence nationale du sport :

S'agissant des CPJ, 20 millions d'euros ont été dédiés au financement de projets qui doivent être obligatoirement réalisables avant le 30 novembre 2023. Ces lieux doivent pouvoir accueillir des équipes pour les jeux Olympiques et Paralympiques. Les candidats sont nombreux : cela traduit l'intérêt que représente l'affichage d'être un centre de préparation des Jeux.

Le comité de sélection, qui associera des représentants des collectivités, du monde sportif et des administrations, doit vérifier que les candidats respectent des conditions assez rigoureuses : l'équipement doit correspondre aux normes d'entraînement olympique, un hébergement et un établissement médical doivent être disponibles à proximité immédiate. Ces conditions ne sont pas remplies par un certain nombre de candidatures. Il existe un risque d'incompréhension si l'on n'explique pas rapidement les critères sur lesquels les CPJ seront retenus.

Les 20 millions d'euros ne sont pas destinés à être les seuls financements : des financements conjoints sont mobilisés, notamment avec les collectivités locales.

Sur le suivi de l'ANS par l'État, celle-ci a été créée il y a peu de temps. Il faut adopter les actes juridiques qui permettront d'assurer ce contrôle. Nous sommes en liaison extrêmement étroite avec la ministre des sports et la direction des sports. Le ministre de l'éducation, Jean-Michel Blanquer, et Mme Roxana Maracineanu sont en principe présents à chacune des réunions du conseil d'administration. Je rencontre la ministre tous les 15 jours et le ministre de l'éducation environ une fois par mois pour faire le point.

Le budget est l'instrument de contrôle auquel on pense le plus naturellement. C'est la raison pour laquelle je tenais à ce que la convention État-ANS soit signée avant la fin de l'année. C'est fait, et nous lui adjoignons - le travail est en cours avec le ministère des finances et la direction des sports - une annexe financière. Je vous accorde que nous avançons en marchant ! Mais je prends ici l'engagement que cela sera rapidement terminé.

Les augmentations de crédits sont très significatives avec le plan de relance, essentiellement pour de nouvelles actions. Sur l'ensemble du budget, les augmentations de dépenses et de recettes sont de l'ordre de 40 %. Le budget initial pour 2020 était de 277 millions d'euros ; celui pour 2021 sera de 373 millions d'euros. Nous avons les moyens et la capacité de conduire une politique partenariale, faisant la liaison entre les orientations nationales et leur déclinaison dans les territoires.

Enfin, je veux mentionner les difficultés à trouver le bon positionnement pour les dispositifs de soutien à la crise. Les aides au sport fédéral, donc aux fédérations les plus touchées, sont nécessaires. En effet, les pertes de licenciés ou d'affiliés pour les sports de combat ou les sports collectifs de proximité peuvent atteindre près de 50 %. Pour les autres fédérations, la baisse est de plus de 25 %.

Dans ce contexte, le « pass sport », confirmé par le Président de la République, fait actuellement l'objet de grands débats. L'idée est de cibler ce dispositif sur les familles avec des enfants mineurs, parce que ce sont les moins de 16 ans qui ont le plus perdu en termes de pratique sportive avec la crise sanitaire, avec des critères sociaux. Faut-il le réserver aux seuls clubs affiliés aux fédérations ? La pratique est parfois beaucoup plus ouverte : les jeunes sont parfois inscrits dans des clubs de proximité qui ne sont pas forcément adhérents d'une fédération. Le Comité national olympique et sportif français (CNOSF) plaide pour le limiter aux seuls clubs fédérés, soit 150 000 clubs. Le nombre de bénéficiaires serait alors de 2 millions, pour une aide d'un montant d'une cinquantaine d'euros par bénéficiaire.

Sur le plan Vélo, le déploiement d'instances de mobilité sera accompagné par les Jeux. Pour le reste, ce sont des schémas budgétaires à l'élaboration desquels je n'ai pas directement participé.

S'agissant des jeux de Tokyo, d'après les informations que nous recevons de l'ambassade de France à Tokyo et des contacts que nous avons avec le CIO, l'hypothèse du maintien des Jeux est évidemment actée. Les coûts opérationnels liés au report et les mesures spécifiques de prévention sanitaire contre le coronavirus sont estimés à environ 2 milliards d'euros.

En ce qui concerne les jeux Olympiques et Paralympiques 2024, nous voulons rester dans l'enveloppe de 6,8 milliards d'euros : 3,8 milliards pour le COJO et 3 milliards pour la Solideo. Nous nous en donnons les moyens, notamment par un suivi budgétaire assez resserré durant les prochaines années dont nous rendrons compte à la représentation parlementaire.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion