Intervention de Michel Cadot

Commission de la culture, de l'éducation et de la communication — Réunion du 9 décembre 2020 à 9h00
Audition de M. Michel Cadot délégué interministériel aux jeux olympiques et paralympiques 2024 président de l'agence nationale du sport ans

Michel Cadot, délégué interministériel aux jeux Olympiques et Paralympiques 2024, président de l'Agence nationale du sport :

Monsieur Savin, les recettes de l'ANS sont essentiellement constituées de financements publics : cela tient au caractère très récent de sa création. C'est le partenariat territorial qui doit permettre de mobiliser plus efficacement des fonds locaux, voire des fonds privés. Il est d'ailleurs prévu de créer des fonds affectés, ce qui permettrait, dans les territoires, de mobiliser éventuellement des fonds d'entreprises locales et régionales, qui souhaiteraient accompagner une politique sportive portée par les élus et les responsables sportifs du territoire. Pour le moment, le secteur privé relève d'autres formules d'aides : chômage partiel ou aides spécifiques au sport professionnel.

J'ai été interrogé sur la baisse des investissements en équipements des collectivités. Ce n'est pas le cas ! Au contraire, avec les crédits du plan de relance, les financements mobilisés en 2021 par l'ANS pour les équipements sportifs des collectivités connaîtront une augmentation significative de 78 %, un niveau très élevé qui s'explique par les dotations exceptionnelles du plan de relance et par les aides prévues pour la rénovation thermique des bâtiments sportifs - 25 millions d'euros - et pour les CPJ.

Certes, ces dépenses ne sont pas « soclées » dans le budget - elles relèvent du plan de relance -, mais il y aura incontestablement en 2021 et 2022 un accompagnement important qui s'inscrit bien dans la mobilisation olympique.

S'agissant des athlètes médaillables, l'accompagnement des sportifs de très haut niveau est une priorité. Les jeux de Tokyo nous serviront de leçon et nous permettront de finaliser une stratégie détaillée, mais l'objectif de l'agence est de dégager des moyens humains sur la haute performance, notamment pour faire respecter les valeurs du sport, y compris par une relation resserrée avec l'AFLD.

En ce qui concerne les conférences régionales, j'entends bien les inquiétudes qui ont été exprimées. Le décret a été publié ; la circulaire a été adressée aux préfets et aux recteurs ; les délégations régionales académiques à la jeunesse, à l'engagement et au sport (Drajes) sont placées auprès des recteurs dans les académies. Des instructions ont été données pour mettre en place ces conférences et laisser une place importante à l'adaptation locale. Je me rendrai dans un grand nombre de régions pour regarder comment se mettent en place ces conférences, qui doivent être des structures efficaces et de dialogue.

Sur les 15 millions d'euros du fonds de solidarité, 12 millions ont déjà été engagés, avec des aides d'un montant moyen de l'ordre de 3 500 euros, ce qui n'est pas considérable. Les aides ont été rapidement versées pour faire face aux besoins d'urgence des associations. Cette ligne budgétaire sera renouvelée en 2021, toujours à hauteur de 15 millions d'euros.

Enfin, je ne crois pas qu'il y ait beaucoup d'équipements olympiques installés dans des lieux qui n'étaient pas précédemment artificialisés. Le village olympique, par exemple, qui deviendra un quartier de 10 000 habitants en Seine-Saint-Denis, est installé sur une zone de friches industrielles, isolée du reste de la ville alors que Saint-Denis se transforme rapidement. Le bilan carbone devrait être nul. Le quartier qui sera mis à disposition à la fin des JO en 2025 sera assez remarquable du point de vue de l'excellence environnementale, avec un certain nombre de constructions utilisant des matériaux décarbonés. Nous devons faire connaître ces résultats qui sont incontestables.

Ce sera, en revanche, moins le cas pour Dugny, Le Bourget et la partie Est de Saint-Denis où sera installée la première tranche du village des médias.

Le village olympique montre que, pour des marchés suffisamment porteurs comme les grandes métropoles, nous sommes aujourd'hui capables de faire, quasiment à l'équilibre financier, des constructions avec un bilan carbone nul.

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