Intervention de Michel Cadot

Commission de la culture, de l'éducation et de la communication — Réunion du 9 décembre 2020 à 9h00
Audition de M. Michel Cadot délégué interministériel aux jeux olympiques et paralympiques 2024 président de l'agence nationale du sport ans

Michel Cadot, délégué interministériel aux jeux Olympiques et Paralympiques 2024, président de l'Agence nationale du sport :

Sur la question des transports, la volonté personnelle du Premier ministre actuel est de veiller au respect du calendrier, qui a été accéléré par les jeux Olympiques notamment pour le nord du département.

Nous sommes confrontés à deux types d'aléas qui ne dépendent ni de la volonté politique ni du travail de la Société du Grand Paris entre autres.

Le premier concerne les incidents touchant les ouvrages souterrains - je pense aux risques géologiques pour le fonctionnement des tunneliers. Ce risque existe : il a déjà conduit à des retards pendant la période du confinement et récemment pendant la période de mesures intermédiaires de confinement. Nous y verrons plus clair à partir de l'été 2021, lorsque nous aurons surmonté ces risques techniques.

et les membres de la commission observent une minute de silence dans le cadre de la journée d'hommage national au président Giscard d'Estaing.)

Le sujet des tunneliers et du risque induit concerne essentiellement la livraison pour 2024 de la partie de la ligne 16 qui ira jusqu'à la gare RER du Bourget. Le retard accumulé n'est pas complètement irrattrapable en travaillant en 3x8, mais il y aura des coûts supplémentaires.

S'agissant des autres lignes, le calendrier est pour le moment tenu, avec dans certains cas des écarts de quelques semaines.

Le second aléa concerne le Charles-de-Gaulle Express : il s'agit des recours. Une décision récente du tribunal de Montreuil sur l'autorisation environnementale de la ligne du Charles-de-Gaulle Express conduit à repositionner complètement les très nombreux travaux sur le faisceau nord, avec des risques de décalage.

S'agissant des sites olympiques, les délais sont tenus. Ce sont des travaux de bâtiment et de génie civil classiques. Le seul risque existant concerne l'enfouissement des lignes du Réseau de transport d'électricité (RTE), qui doivent rejoindre l'île Saint-Denis en passant à côté du village olympique le long de l'A86. RTE a rencontré un problème de tunnelier, ce qui crée une zone de risque, laquelle fait l'objet d'un travail de vérification.

En ce qui concerne la politique du sport, la prise en compte de la nécessité de renforcer les moyens de soutien au secteur du sport s'est effectuée plus récemment que pour la culture. Elle s'est matérialisée dans les décisions prises depuis le début du deuxième semestre 2020, à la suite de la crise sanitaire, et lors d'une réunion tenue par le Président de la République il y a 15 jours, au cours de laquelle j'ai évoqué l'état d'avancement de la réflexion sur le « pass sport ». Je l'ai dit, le Président de la République a confirmé l'enveloppe envisagée et la mission confiée à l'ANS pour aboutir à un dispositif aussi consensuel que possible.

J'ai bien entendu votre message, nous reprendrons contact avec les collectivités. Des choix de fond doivent être effectués, et 100 millions d'euros, c'est une somme importante dans le contexte actuel et rapidement mobilisable, c'est-à-dire avant la rentrée de septembre 2021, pour que les sports qui se pratiquent largement durant l'été puissent en bénéficier dès mai ou juin 2021.

L'intention est bien de trouver la « bonne martingale », si vous m'autorisez cette expression, pour le « pass sport », de façon à apporter le maximum d'efficacité au soutien au secteur du sport. Des changements de fond s'opèrent dans la politique d'organisation du sport, qu'il s'agisse du développement de la pratique, des 3 000 jeunes soutenus au titre du haut niveau ou de la sélection olympique, c'est-à-dire des 300 athlètes qui ont vocation à récolter des médailles. Nous assistons à une évolution des mentalités, à des difficultés en matière de volontariat, à une fragilisation de certains modèles normés - la pratique du sport est aujourd'hui beaucoup plus « mobile ». Il faut anticiper les changements, les accompagner, en restant en phase avec ce qu'attend le public, notamment les catégories qui ont besoin d'être soutenues - je pense aux femmes, aux personnes handicapées, aux jeunes ou aux personnes âgées ou malades.

Sur le devenir des CTS, vous m'autoriserez à répondre qu'il y a une ministre des sports et que le malheureux président de l'ANS n'est surtout pas ministre des sports et ne le souhaite pas ! La ministre a répondu sur ce sujet, en expliquant qu'elle ne voulait pas apporter de changements fondamentaux.

Sur le rattachement du ministère des sports au ministère de l'éducation - c'est un ancien préfet de région qui parle -, je considère que le rattachement des Drajes aux recteurs était plutôt une décision vertueuse. J'évoquais les 30 minutes d'éducation physique : c'est bien à l'école primaire qu'il faut en prendre l'habitude. Sur ce point, les Jeux peuvent être une incitation : il faut faire venir des sportifs dans les classes, préparer des tutoriels pour aider les enseignants de l'école primaire à mettre en application cette demi-heure, aujourd'hui pratiquée de manière extrêmement inégale dans des conditions qui, souvent, ne stimulent pas l'intérêt des élèves. La direction générale de l'enseignement scolaire (Dgesco) procède à notre demande à un inventaire de l'utilisation réelle des équipements sportifs, pour voir s'il n'est pas possible de les utiliser plus efficacement, pour éviter d'avoir à investir dans de nouveaux bâtiments.

La relation avec les collectivités locales est le défi de l'année 2021. Je suis preneur de suggestions sur les très bonnes pratiques qui fonctionnent dans certains départements ou régions, afin que la mise en place des conférences régionales se fasse dans les meilleures conditions possibles.

Sur le handicap, la volonté de transformer par les jeux Olympiques et Paralympiques le regard de la société sur le handicap fait partie des priorités olympiques. C'est le cas pour Paris 2024 et pour l'État. Nous travaillons à inventer des approches nouvelles, à assurer un partage beaucoup plus effectif entre les disciplines olympiques qui seront ouvertes au grand public et à inclure le handicap dans la vie sportive.

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