En ce qui concerne l'expertise, nous proposons de rationaliser avec une instance unique, pour plus d'efficacité et de cohérence, car, avec l'épidémie, les structures se sont empilées.
Monsieur Delahaye, notre objectif n'était pas de rédiger un travail encyclopédique sur la maladie. De même, M. Assouline déplore que nous ayons négligé la dimension culturelle, mais celle-ci n'entrait pas dans le cadre de la résolution qui définit notre mission. À l'Assemblée nationale, les travaux de la commission d'enquête se prolongeront par une mission d'information. Je ne sais pas ce que décidera le Sénat. Nous avons éprouvé une certaine frustration à nous limiter, mais notre rapport semble déjà bien volumineux...
Nous n'avons pas pu organiser de table ronde avec des responsables en Allemagne, faute d'accord des autorités allemandes, mais nous avons pu le faire pour ce qui concerne l'Asie. Cela fut très instructif. Ces pays ont su tirer les leçons des épidémies passées. On a découvert, par exemple, que la Corée avait modifié son système, non de manière verticale et autoritaire, mais pour renforcer les prérogatives des autorités locales. Un système centralisé est tout à fait compatible avec une approche territoriale. Mais les comparaisons sont compliquées, car de nombreux facteurs entrent en compte pour comprendre l'évolution d'une pandémie : le climat, l'âge et la structure de la population, etc. On craignait une explosion du virus en Afrique, cela n'a pas eu lieu. Une épidémie est la rencontre entre un virus, un système de santé, une population, une société, etc. Nous pourrions prolonger nos travaux par une étude des systèmes étrangers, ce serait très instructif.
Nous avons fait état de certains actes du directeur général de la santé, car c'était notre devoir : ainsi nous constatons qu'il est intervenu pour modifier la rédaction d'un avis d'experts de Santé publique France à la lumière de la décision qu'il avait prise de ne commander que 50 millions de masques chirurgicaux, puis une commande supplémentaire de 50 millions, à la place du stock de 700 millions de masques. Nous devions en faire état, mais nous nous en tenons là !