Le présent amendement vise à proposer une revalorisation exceptionnelle des minima sociaux pour 2021.
La crise sanitaire entraîne une crise sociale dramatique, avec une explosion des inégalités et une fracturation de la société. Il y a urgence à aider les plus démunis, en augmentant significativement les minima sociaux. Le groupe CRCE n’est pas le seul à le dire ; c’est aussi la position défendue par les associations de lutte contre la pauvreté, comme le Secours populaire français ou la Fondation Abbé Pierre, les organisations syndicales, mais également Esther Duflo, prix Nobel d’économie en 2019. Toutes et tous exigent une revalorisation du revenu de solidarité active, ainsi que son ouverture aux jeunes dès 18 ans.
En 2020, le nombre de bénéficiaires du RSA a augmenté de près de 10 %. Pour rappel, le RSA, c’est 564, 78 euros par mois, pour une personne seule, sans enfant et ne percevant pas d’aide au logement. Pour rappel également, ce montant est inférieur au seuil de pauvreté, qui s’élève à 885 euros.
Dès le mois de juin, Louis Gallois, alors président de la Fédération des acteurs de la solidarité, a demandé une hausse des aides sociales accordées aux plus pauvres, ainsi qu’un accroissement temporaire des impôts des plus riches. C’est une question de justice sociale et un impératif sanitaire face à celles et à ceux qui ont faim.
Ainsi, comme le rapporte le Secours catholique, des centaines de milliers de ménages se sont retournés vers les associations caritatives et les collectivités territoriales pour solliciter une aide alimentaire ou financière. Affectés par une brutale perte de revenus ou une hausse de leurs dépenses – parfois les deux –, ils viennent de basculer dans une situation d’extrême urgence. Parmi ces personnes et ces familles, on trouve de nombreux allocataires de minima sociaux.
Pour pallier l’insuffisance des prestations sociales pendant le confinement, le Gouvernement avait opté pour une prime unique de 150 euros accordée aux bénéficiaires de minima sociaux. Les associations considèrent cette mesure comme dérisoire et regrettent, face à l’ampleur des difficultés structurelles rencontrées par les ménages, l’absence de revalorisation de ces minima. En effet, contrairement aux dires d’Emmanuel Macron, l’augmentation des minima sociaux permettrait aux bénéficiaires de se consacrer davantage à la recherche d’un emploi. C’est pourquoi nous proposons, avec cet amendement d’appel, de financer une revalorisation des minima sociaux à hauteur de 500 millions d’euros.