La meilleure prime à l’embauche pour une entreprise, c’est d’avoir des clients et des opportunités de ventes.
Vu ce que je connais de notre économie nationale, et en l’état actuel des choses, une grande part de l’activité du pays est liée au niveau de consommation intérieure. Donc, pour que les entreprises embauchent, il faut qu’elles aient des clients et qu’elles aient, aussi, confiance en l’avenir.
Croyez-vous, mes chers collègues, qu’elles puissent avoir confiance en l’avenir, dans un contexte de malaise social persistant, allant de la jeunesse, même qualifiée – les étudiants –, jusqu’aux populations les plus en difficulté ? C’est impossible ! Il n’y aura pas le souffle nécessaire pour permettre des embauches, et ce n’est pas une prime à l’embauche qui viendra pallier une telle crise !
Je n’ai rien contre les primes à l’embauche, elles peuvent apporter un coup de pouce supplémentaire. Mais elles ne sont pas à la hauteur de ce qui nous attend. Si nous ne donnons pas du pouvoir d’achat aux catégories les plus populaires, notamment à la jeunesse et aux étudiants – qui ne vont pas s’empresser d’aller remplir leur livret d’épargne –, nous n’aurons pas le niveau de consommation intérieure nécessaire et souhaitable.
Parce que le dogme, c’est de ne pas toucher aux impôts, même ceux des plus aisés ! On ne touche pas aux impôts ! Pourtant, force est de constater que l’épargne des Français n’est pas au même niveau que celle des étudiants, même si on commence à voir des retraits sur livret A – c’est un peu normal en période de fêtes. Cette épargne, monsieur le ministre, ne se changera pas en capacités de croissance.
Vous nous parlez de primes à l’embauche. Celles-ci peuvent avoir une petite utilité, mais c’est un leurre de nous faire croire qu’elles permettront de maintenir ou de créer des emplois. Pendant ce temps, de nombreux Français vivent mal. Le plus grand drame qui touche la France, c’est la dépression collective qui affecte une part croissante de la population !