La question de la 5G est déterminante pour l’avenir de l’industrie française. On peut avoir toutes les interrogations qu’on veut sur l’intérêt de cette technologie pour les particuliers – sur la nécessité de passer de la 3G ou de la 4G à la 5G sur nos smartphones, on peut même avoir de vrais doutes –, mais il est certain que les nouveaux processus de modernisation industrielle, notamment pour la relocalisation, passeront par des applications utilisant la 5G. C’est particulièrement vrai de tout ce qu’on qualifie d’« intelligence artificielle », mais qui est de fait plus large, recouvrant des progiciels et diverses nouvelles formes de robotisation.
L’amendement de M. Montaugé n’a pas pour objet de déployer la 5G partout en France, mais de préparer les entreprises à utiliser des technologies dépendantes de la 5G et à produire des technologies qui répondront aux nouveaux besoins, de nouvelles machines-outils pour de nouvelles formes d’usine. Il vise bien, de manière spécialisée, la place de la 5G dans le modèle de production industrielle.
Alors, on peut dire tout ce qu’on veut en la matière, on peut prétendre moderniser l’industrie du XXIe siècle sans la 5G ; personnellement, je n’y crois pas ! Je ne suis pourtant pas favorable à une généralisation trop rapide de cette technologie partout en France. En revanche, il est fondamental de préparer nos industries et de leur rendre accessible cette technologie. Cela relève d’ailleurs de la relance : si on n’a pas de mécanismes de gap technologique dans tel ou tel secteur industriel, on ne verra pas de relocalisation ! On ne réindustrialisera pas la France sur des modèles qui seront déjà en retard !
Cet amendement ne porte tout de même pas sur des sommes considérables. Son adoption enverrait un signe pour qu’un certain nombre d’entreprises commencent ces mutations qui sont, de mon point de vue, souhaitables et incontournables.