Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, comme il a déjà été rappelé, l’année 2020 a vu nos réseaux de diplomatie culturelle et d’influence mis à rude épreuve par la crise sanitaire.
La quasi-totalité des établissements d’enseignement français à l’étranger, des instituts culturels et des alliances françaises a dû fermer ses portes et réorganiser ses activités à distance. Sur le terrain, les équipes ont fait preuve d’une remarquable capacité de mobilisation et d’adaptation. Qu’elles en soient ici remerciées !
Les conséquences économiques de la pandémie ont fragilisé un grand nombre de familles scolarisant leurs enfants dans notre réseau d’enseignement et provoqué une forte diminution des ressources propres des établissements. Je tiens à souligner que, face à un risque majeur de crise sociale et financière, le ministère de l’Europe et des affaires étrangères s’est montré à l’écoute et réactif.
Son plan de soutien, dont les crédits ont été adoptés au sein de la troisième loi de finances rectificative, représente un effort considérable de l’État. Les aides mises en œuvre ont été salutaires pour les parents d’élèves et les établissements.
Nous avons cependant été alertés sur des disparités d’application des mesures, certains postes ayant une lecture personnelle, voire restrictive, des instructions qu’ils reçoivent du ministère. Aussi souhaiterions-nous, monsieur le ministre, recevoir vos explications sur ce qui semble être un problème de communication.
Globalement, notre réseau d’enseignement apparaît aujourd’hui en moins mauvaise santé que l’on aurait pu le craindre. La plus grande vigilance s’impose toutefois, d’une part, parce que la situation demeure très instable et évolutive, et, d’autre part, parce que certains établissements sont dans un état plus critique que d’autres.
La stabilisation du budget consacré à ce réseau l’année prochaine – hors l’enveloppe spécifique prévue pour la sécurisation des établissements – constitue une garantie importante, mais elle ne permettra sans doute pas de couvrir à la fois les effets de la crise et l’expansion du réseau.
Notre commission continue de penser que l’objectif présidentiel de doublement des effectifs est peu réaliste. Surtout, il nous semble que priorité doit être donnée, dans le contexte actuel, à la sauvegarde et à la consolidation des établissements existants.
Notre réseau culturel est lui aussi fortement fragilisé. L’incertitude sur les dates de réouverture et sur la capacité des instituts et des alliances à retrouver leurs publics constitue un véritable défi. En l’absence d’amélioration de la situation sanitaire, leurs réserves financières pourraient être entièrement épuisées d’ici au début de l’année prochaine, laissant craindre des fermetures définitives.
Le ministère a procédé à des redéploiements de crédits en leur faveur. Cette gestion pragmatique doit être saluée, mais elle ne suffira pas à répondre aux besoins. Monsieur le ministre, envisagez-vous des aides exceptionnelles pour les instituts et les alliances les plus vulnérables ?
Sous le bénéfice de ces observations, la commission de la culture a émis un avis favorable à l’adoption des crédits du programme 185. Nous serons toutefois vigilants quant aux conséquences encore non stabilisées de la crise, afin de ne pas laisser des dommages irréversibles atteindre nos réseaux.