Quels sont, aujourd’hui, les desseins diplomatiques de la France ?
À l’occasion de l’examen de la proposition de résolution sur le Haut-Karabagh, j’ai souligné que notre pays a les moyens d’affronter certaines situations, certes complexes, sans se réfugier dans une coupable neutralité. Dois-je rappeler quelques-unes des orientations stratégiques inscrites dans le bleu budgétaire annexé au projet de loi de finances ? On y trouve « Agir en faveur de la paix et de la stabilité », ou encore « Défendre la démocratie, les droits de l’homme et l’État de droit ».
Ces axes reposent sur des choix philosophiques qui nous engagent. J’apprécie, monsieur le ministre, les efforts et l’énergie que vous déployez en ce sens.
Il vous plaît de rappeler que la France a le devoir de jouer le rôle de puissance d’équilibre. Nous apprécions les difficultés que ce rôle implique dans le contexte géopolitique que nous connaissons, celui du retour des grandes puissances et de son corollaire, la contestation du multilatéralisme. En effet, lorsque la Russie prend la main, si je puis m’exprimer ainsi, afin d’obtenir un cessez-le-feu entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie, le groupe de Minsk est marginalisé ; de fait, l’action de la France l’est également.
Au Proche-Orient, devons-nous nous contenter d’être transformés en spectateurs passifs, qui assistent, médusés, à la provocante tournée en Cisjordanie occupée de Mike Pompeo, représentant d’un président battu et sur le départ ?