Monsieur le président, mesdames, messieurs les sénateurs, comme vous, je suis totalement convaincu que la France a besoin d’une diplomatie forte.
La France a besoin d’une diplomatie forte pour faire face à la crise pandémique dans laquelle notre pays et notre continent se trouvent plongés depuis plusieurs mois.
La France a besoin d’une diplomatie forte pour faire face à la menace terroriste qui s’est récemment manifestée aux Français dans son inacceptable violence, sur fond d’une campagne de haine et de manipulation que le président Cambon a rappelée.
La France a besoin d’une diplomatie forte pour, tout simplement, défendre ses intérêts dans un monde brutal, de plus en plus marqué par les rapports de force.
La France a besoin d’une diplomatie forte pour renforcer la souveraineté européenne, essentielle à la sienne propre, et pour mieux affirmer, sur la scène internationale, aux côtés de nos partenaires, un multilatéralisme nouveau, capable d’apporter des réponses collectives et concertées aux défis globaux : la santé, le climat, l’éducation ou encore la sécurité alimentaire.
Pour avoir une telle diplomatie forte, il faut avoir un budget à la hauteur. Notre proposition en la matière me semble, cette année, en nette amélioration, du point de vue tant quantitatif que qualitatif ; je vous remercie de l’avoir reconnu et d’avoir souligné les efforts qu’il a fallu réaliser pour aboutir à cette inversion de tendance, que je vais exposer. Il était indispensable que nous ayons les moyens nécessaires pour que notre diplomatie puisse agir.
Contrairement à ce qu’ont fait certains d’entre vous, mesdames, messieurs les sénateurs, je n’entrerai pas ici dans le débat géopolitique. J’ai l’occasion de le faire tous les mois devant la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées de votre assemblée.
Je veux simplement réagir à l’observation de M. Cadic, qui a rappelé qu’il y avait une Amérique du Sud… Cela ne m’avait pas échappé, monsieur le sénateur ! Je veux vous dire que la présence de la France y est très forte, à la fois sur le plan économique et sur le plan éducatif. Nous y avons des réseaux politiques très utiles.
Ce n’est pas parce qu’il n’y a pas de conflit armé entre deux pays d’Amérique du Sud que ce continent ne fait pas partie de nos préoccupations. Nous y sommes extrêmement présents. J’ai eu l’occasion de m’exprimer à plusieurs reprises sur la situation interne du Venezuela et de la Bolivie. Et nous avons, avec l’ensemble des pays d’Amérique du Sud, des relations très utiles, fructueuses, parfois délicates. De manière générale, la présence de la France sur ce continent est tout à fait essentielle. Nous y veillons de très près.
Je vais revenir maintenant sur les cinq points de ce budget 2021 qui me semblent essentiels. Ils ont tous été évoqués par les différents intervenants, mais je veux les reprendre, dans un souci de clarification.
La première orientation de ce budget consiste en des moyens nouveaux pour une meilleure efficacité de l’action extérieure de l’État.
Ce sont tout d’abord de nouveaux moyens humains, puisque, pour la première fois depuis vingt ans, mon ministère gardera le même nombre d’emplois – voilà vingt ans que les effectifs diminuaient tous les ans !