Vous évoquiez l'espace maritime de la France. 47 % de celui-ci se trouve en Polynésie, 68 % si on prend compte les collectivités du Pacifique. Ayant exercé pendant cinq ans les fonctions de ministre de l'économie bleue dans mon territoire, je souhaiterais apporter ma contribution au volet maritime. En Polynésie, les problématiques récurrentes concernent la préservation des ressources et la lutte contre les pêcheries asiatiques. Nous sommes en train de préparer l'officialisation d'une aire marine qui s'étendra sur une superficie équivalente à celle de l'Europe, avec une population de 270 000 habitants. Par ailleurs, avec le Brexit, les trois collectivités du Pacifique deviennent les seuls territoires de l'Union européenne dans le Pacifique sud. Il y a un positionnement à trouver avec la délégation sur cette thématique.
Je souscris totalement à l'idée de croiser les travaux des délégations. Les outre-mer ne doivent pas rester isolés mais au contraire être valorisés. Par ailleurs, du fait du statut particulier des collectivités du Pacifique, nous pourrions les mettre en avant dans le cadre de travaux sur la thématique de la différenciation.
Je voulais également évoquer avec vous la problématique de l'eau et de l'assainissement. C'est un sujet particulier en Polynésie, du fait de la diversité physique de nos îles : sur 118 îles, 78 sont des atolls avec un point culminant d'1,50 m. Or, le code général des collectivités territoriales méconnaît la spécificité de ces lieux d'habitat. En Guadeloupe, le problème de l'eau est un sujet d'urgence. Pour tous les outre-mer, l'amélioration des réseaux d'eau est nécessaire et suppose de mettre en place des plans spécifiques car ceux mis à disposition ne sont pas suffisants pour relever les défis.