Monsieur le président, comme vous l’avez demandé, je vais faire preuve de concision : cette explication de vote vaudra pour mes dix amendements.
Je tiens à remercier les rapporteurs spéciaux de leur effort de clarté dans cette discussion par nature très embrouillée. Je salue aussi Mme la secrétaire d’État, qui a répondu à l’une de mes trois questions ; c’est mieux que rien…
Je me réjouis de l’avis favorable de M. le rapporteur spécial Hervé Maurey sur l’amendement n° II-92, qui concerne les ponts. En revanche, je ne comprends pas du tout l’avis défavorable sur l’amendement n° II-93, relatif au fonds vélo, d’autant que la commission du développement durable l’avait adopté à l’unanimité.
D’une manière plus générale, je ne comprends pas bien la logique de M. Maurey et de la majorité sénatoriale en matière de gestion publique. Vous me trouvez dépensier et me qualifiez de « sénateur à 50 milliards », ce qui n’est, certes, pas mal, même si c’est relatif… Vous nous avez expliqué qu’il était impossible d’investir à cause de la dette publique. Nous avons eu des discussions passionnantes à propos du nouveau pacte ferroviaire et de la LOM. Nous avons été contraints de nous en tenir au deuxième scénario en matière d’investissements sur les infrastructures, parce qu’il n’était pas possible d’investir plus. Certains textes exhortaient même à la cession de biens publics, de biens communs. Souvenez-vous : il fallait vendre Aéroports de Paris pour désendetter la France… Le contexte économique a changé : je parle non pas d’idéologie, mais d’économie. Ne pas investir aujourd’hui sur du long terme, c’est-à-dire sur la transition écologique, qui nous enrichit et qui va nous permettre de moins dépenser en fonctionnement demain, est une aberration économique ! Je ne comprends pas votre logique.
La mienne a été de présenter des amendements, certes consistants, mais avec une vraie cohérence. L’étude menée par le Réseau Action Climat s’intitule ainsi : Transport ferroviaire : sommes-nous sur les rails ? Sommes-nous sur les rails, monsieur Maurey ? Nous vous proposons simplement de décliner financièrement les objectifs que nous avons retenus en matière écologique, entre autres dans le cadre des accords de Paris. Et cela vous paraît trop ? Visiblement, avec vous, nous ne sommes pas sur de bons rails…