Les postes de présence diplomatique, au nombre de vingt-cinq, ont montré leurs limites. Ils ne sont fonctionnels qu’avec l’appui des réseaux régionaux, qui ne peuvent se déployer réellement que lorsque les transports aériens fonctionnent ; or ceux-ci sont interrompus, et cette réduction de format ne peut être étendue sans remettre en cause l’universalité de notre réseau.
Nous recommandions également la « sincérisation » des crédits de cette mission, par la mise en place de mécanismes de couverture du risque de change et d’inflation, afin de couvrir les effets de l’érosion monétaire locale sur les frais de location et sur la rémunération des agents de droit local, plus nombreux du fait de la réforme Action publique 2022. C’est chose faite, et nous en sommes satisfaits.
Néanmoins, des points d’attention subsistent, que nos rapporteurs ont détaillés. Le programme 151, qui vise le soutien à nos compatriotes vivant à l’étranger et fragilisés par la crise, pose la question du report des crédits en 2021. Nous demeurons préoccupés par la situation des 300 000 Français qui résident au Royaume-Uni, à la veille d’un Brexit difficile ; cela retient également toute notre attention.
Les ambitions portées par le programme 185 sont élevées et nous les encourageons. Le doublement du nombre d’élèves dans les écoles et lycées français à l’étranger, annoncé en 2017 par le Président de la République, nécessite des moyens qui ne sont toujours pas au rendez-vous, malgré vos engagements, monsieur le ministre.
C’est pourtant un volet essentiel de la politique de développement de la francophonie, à laquelle nous sommes tous attachés. Notre réseau éducatif à l’étranger a été fragilisé par la pandémie ; des mesures fortes sont donc attendues. À cela s’ajoute le défi de la sécurisation de ce parc immobilier.
Tout cela implique des modalités d’intervention peu évidentes, alors que le risque terroriste croît partout et que le sentiment anti-français augmente dans le monde musulman ; nous avons eu l’occasion de le constater ensemble récemment.
Nos concitoyens sont devenus des cibles, y compris sur le territoire national, de même que tous ceux qui travaillent pour la France à l’étranger – je pense notamment à nos agents de droit local – et les bâtiments et symboles français. La protection de nos représentations doit être assurée.
La rebudgétisation des crédits de sécurisation et d’entretien va dans le bon sens, mais le niveau est encore insuffisant au regard des besoins et des recommandations de notre commission. Il manque entre 20 millions et 40 millions d’euros pour l’entretien lourd des bâtiments.
Les dépenses de sécurisation sont également loin d’avoir retrouvé le niveau préalable à leur basculement sur le compte d’affectation spéciale et à la mise en place d’un système de Gribouille : on vend parfois des immeubles pour sécuriser et entretenir ceux qui ne sont pas encore vendus.