Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, cette année, l’étude du budget de l’enseignement supérieur et de la recherche se déroule dans un contexte particulier à de multiples égards.
Il est particulier, tout d’abord, parce que le débat budgétaire intervient dans la situation sanitaire et économique que l’on connaît. Dans le monde universitaire, la crise se traduit notamment par la tenue de cours à distance, par la difficulté pour les doctorants de mener à bien leurs enquêtes de terrain, ou par les freins rencontrés par les laboratoires pour avancer dans leurs travaux.
Il est particulier, également, car l’analyse budgétaire a lieu juste après l’adoption de la LPR. À ce titre, ce premier budget post-LPR se révèle la traduction financière des engagements que vous avez pris. Il exprime l’esprit et la vision du Gouvernement quant à l’application concrète de cette LPR, au travers de la ventilation des crédits et des choix qui sont opérés. J’y reviendrai mais, dans sa maquette et dans son articulation avec le plan de relance, c’est là un budget de surprises, qui laisse un goût d’incertitude.
C’est à l’aune de ces éléments contextuels que nous sommes amenés à nous prononcer sur ce budget pour 2021. Je porterai une appréciation mitigée : si, d’un point de vue « macro », les montants affichés sont conformes à ceux de la LPR, d’un point de vue « micro », en revanche, les doutes et les questionnements demeurent nombreux et puissants, notamment pour l’avenir.
Dit autrement, les budgets présentés sont similaires à ceux qui sont inscrits dans la LPR, mais au prix de tours de « passe-passe » budgétaires qui soulèvent de multiples craintes et interrogations quant à la sincérité et à la fiabilité de vos engagements sur la durée.