Intervention de Sylvie Robert

Réunion du 30 novembre 2020 à 10h00
Loi de finances pour 2021 — Recherche et enseignement supérieur

Photo de Sylvie RobertSylvie Robert :

J’aimerais simplement soulever deux points de vigilance.

Premièrement, les crédits fléchés vers les actions de santé, de sport et de culture diminuent. C’est un très mauvais signal envoyé à l’ensemble de notre jeunesse, au moment même où, on le sait, des signes de détresse, en particulier psychologiques, se font jour.

Deuxièmement, si le Gouvernement est venu en aide aux Crous, qui avaient perdu des ressources substantielles à la suite du premier confinement, j’aimerais savoir, madame la ministre, si les nouveaux moyens qui leur sont attribués dans le cadre du PLF et du plan de relance suffiront à couvrir les pertes subies à cause du second confinement.

Enfin, je serai plus circonspecte sur le budget du programme 150 portant sur les formations supérieures et la recherche universitaire. Certes, il est en hausse, conformément à la LPR. De même, je me réjouis que la rénovation thermique des universités soit lancée, via l’appel à projets. Pouvez-vous nous indiquer précisément quelle enveloppe sera réservée aux établissements d’enseignement supérieur ? Néanmoins, je reste globalement inquiète de la situation présente et à venir de nos universités.

La démographie estudiantine va continuer à progresser. C’est une chance pour notre pays, mais c’est aussi un grand défi. Aujourd’hui, nous ne parvenons pas y répondre : 20 000 places ont été créées ; 29 000 étudiants ont poussé les portes de la fac. Ce déficit souligne les investissements colossaux qu’il faudrait réaliser. Sur la période 2019-2027, pour maintenir un investissement par étudiant autour de 11 000 euros, il faudrait une augmentation de l’ordre de 755 millions d’euros, sans compter l’inflation. À défaut, c’est la qualité de la formation dispensée aux étudiants qui en partira.

Les universités ne pourront pas infiniment faire toujours plus avec toujours moins. Soulignons qu’elles sont prises dans les mailles d’un terrible effet de ciseau eu égard à la croissance mécanique de leurs dépenses de fonctionnement – le GVT, dont le coût cumulé est estimé à 226 millions d’euros pour les universités, n’étant, par exemple, plus compensé. Il s’ensuit que leur capacité d’investissement en faveur de la réussite des étudiants s’en trouve d’autant amoindrie.

Si je redoute l’effritement budgétaire des universités, je connais et reconnais l’implication, le dévouement et l’engagement qui anime les professeurs, ainsi que les équipes pédagogiques. C’est pourquoi, mes chers collègues, je suis convaincue que l’université n’a nul besoin de polémiques stériles sur son prétendu rôle dans la propagation d’idéologies mortifères, elle qui, depuis des siècles, est un rempart contre l’obscurantisme.

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