Intervention de Elisabeth Doineau

Réunion du 30 novembre 2020 à 14h30
Loi de finances pour 2021 — État b

Photo de Elisabeth DoineauElisabeth Doineau :

Que les départements manquent que de moyens pour la protection de l’enfance, cela ne date pas d’hier. Le fonds national de financement de la protection de l’enfance n’a jamais été abondé à un juste niveau, ce depuis quelques dizaines d’années déjà.

Concernant les mineurs non accompagnés, je veux noter l’amélioration des travaux conduits avec les préfectures, surtout en ce qui concerne l’identification des documents apportés par les jeunes et l’instruction de leur dossier.

Je constate même, sur ces derniers jours, des promesses d’accélération qui s’annoncent, lesquelles permettront à nos éducateurs de travailler dans une certaine cohérence : la difficulté avec les mineurs non accompagnés est justement que des dossiers traînent dans tel bureau et se retrouvent ensuite dans tel autre bureau de consulat ou d’ambassade, ce traitement étant sans fin.

Je tiens donc à saluer le travail réalisé avec les préfectures, car il s’avère effectif : c’est en tout cas ce que j’observe.

Par ailleurs, ce n’est pas forcément dans les MECS que sont hébergés les MNA, car il s’agit en réalité de jeunes beaucoup plus matures. Ce que nous recherchons – je l’observe dans mon département et dans d’autres –, ce sont des structures d’accompagnement, Habitat jeunes par exemple, qui sont bien plus adaptées à leur profil.

Je sais que beaucoup de départements se sont vraiment investis pour sortir les mineurs non accompagnés des hôtels : cela a constitué un véritable phénomène, car, il y a quelques années encore, ces jeunes étaient nombreux en hôtel, ce qui n’était pas du tout adapté pour permettre un accompagnement précis par rapport à leur parcours souvent très violent, voire cruel.

Il faut donc rester attaché à ce que ces jeunes soient entourés de personnes qui ont de plus en plus d’expertise.

Dans notre département, nous faisons plus de contrats jeune majeur pour les MNA que dans le cadre des accueils classiques, en ce qu’ils s’inscrivent beaucoup plus dans un projet d’insertion professionnelle. Je peux, à cet égard, dire combien le parcours de ces jeunes est souvent d’une grande excellence et donne satisfaction à tous ceux qui les reçoivent en stage ou en apprentissage, et qui parfois les gardent pour travailler sur le long terme.

Je tenais à apporter ces précisions, car c’est du vécu !

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