Intervention de Jean-Pierre Decool

Réunion du 30 novembre 2020 à 21h30
Loi de finances pour 2021 — Culture

Photo de Jean-Pierre DecoolJean-Pierre Decool :

Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, c’est un lieu commun que de le dire, mais l’année qui s’achève a été marquée par de profonds bouleversements.

Le monde entier a été affecté par la pandémie ; la France ne fait pas exception en la matière. Nos compatriotes continuent d’endurer la crise et ses conséquences. De nombreux secteurs ont été affectés par les mesures de lutte contre la covid-19.

Ces derniers mois, cette lutte nous a contraints à connaître quantité de choix cornéliens. Essentielle, mais jugée non vitale, la culture figure à ce titre parmi les secteurs les plus sinistrés. Alors que les professionnels ont fait tout leur possible pour respecter scrupuleusement le protocole sanitaire, les salles de spectacles ont néanmoins dû fermer. Nous devons assumer l’ensemble des mesures prises, car elles l’ont été pour protéger la vie de nos concitoyens.

La culture était déjà, avant la crise, un secteur fragile. Les restrictions l’ont encore davantage affaiblie. Conscients du sacrifice demandé, nous devons impérativement la soutenir autant que possible. À cet égard, je voudrais rappeler que la diversité est au cœur de la richesse culturelle de notre pays, nous gagnerons donc à la préserver en soutenant les acteurs les plus fragiles.

Le Gouvernement a mis en place des mesures de soutien au profit des professionnels concernés, pour tenter d’amortir les conséquences de la crise. Certaines sont appelées à durer.

La réouverture ne se fera pas sans jauge, il semble donc indispensable que le dispositif d’activité partielle et la mesure d’année blanche soient prolongés, comme vous l’avez proposé très justement, madame la ministre.

Tant que la situation ne sera pas redevenue normale, il conviendra de veiller à l’actualisation du dispositif d’aide en fonction de l’évolution des circonstances. Nous saluons, à cet égard, l’augmentation des fonds dédiés à la pérennisation de l’emploi et la prise en compte de la situation particulière des artistes auteurs.

À ces crédits de soutien, s’ajoutent les fonds prévus par le plan de relance. Ils contribueront à maintenir à flot les opérateurs concernés et également à faire repartir l’activité dans notre pays.

La culture n’est pas seulement liée à notre économie, elle est aussi pleinement connectée à nos territoires. J’aime à dire que la culture n’est pas un luxe urbain. Notre pays compte en effet un patrimoine culturel parmi les plus riches au monde.

Nous soutenions pleinement la stratégie menée jusqu’à présent, qui consistait à inciter les différents acteurs à développer des ressources propres, sans compter forcément sur des subventions de l’État.

Parmi ces ressources, figurait en bonne place le mécénat, favorisé en France par une politique fiscale avantageuse. Si les crédits de la mission culture ne pèsent « que » 3 milliards d’euros, le soutien total apporté par l’État à la culture dépasse les 15 milliards d’euros. Ce soutien prend notamment la forme de dépenses fiscales, certes moins visibles, mais qui n’en contribuent pas moins à l’essor du secteur.

La crise économique risque fort de changer la donne en la matière. Il est en effet à craindre que les budgets des grandes entreprises dédiés au mécénat ne soient drastiquement réduits au regard du contexte économique.

Face à ces circonstances exceptionnelles, un soutien de la part de l’État en la matière semble incontournable. Les particuliers comme les collectivités territoriales concernées doivent pouvoir en bénéficier.

Une fois la crise passée et pour renforcer le financement de la culture, il conviendra également de mener une étude afin de déterminer la bonne stratégie en matière de ressources propres pour les opérateurs.

Je veux enfin saluer l’effort consenti pour la restauration des cathédrales de notre pays. Si la plus emblématique d’entre elles a très vite bénéficié de dons privés, qui permettront sa restauration, il existe en France beaucoup de cathédrales qui ont besoin d’être restaurées, mais qui sont bien moins médiatisées.

L’augmentation des crédits du plan Cathédrales traduit cette prise en considération et doit être saluée. C’est un sujet important pour nos territoires, pour leur attractivité et pour notre histoire. Madame la ministre, vous y avez donné une véritable impulsion.

La culture est au centre du rayonnement de notre pays. C’est aussi un secteur en grande difficulté qu’il nous faut protéger. En investissant dans la culture, nous pouvons lui donner un nouvel élan et participer à la relance de notre économie. Le groupe Les Indépendants – République et Territoires votera vos propositions.

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