Ma collègue Monier l’a très justement souligné, l’Inrap est confronté, d’une part, à un problème de compensation pour la partie de l’archéologie préventive soumise à la concurrence et, d’autre part – c’est plus grave, selon moi –, à un problème relatif à ses missions de recherche et de valorisation spécifique, qui sont essentielles pour favoriser l’acceptation sociale des chantiers.
Nous le savons tous ici, il est parfois difficile pour des élus de faire comprendre à la population que l’archéologie préventive est nécessaire. Or, quand il y a une restitution des travaux de l’archéologie à la population, au public, on s’aperçoit que les choses se passent nettement mieux ensuite.
Il ne faut pas abandonner cette mission. Elle est aujourd’hui budgétée autour de 5 millions d’euros. D’après les dirigeants de l’Institut, il faudrait, au minimum, le double.
Je profite de ce point important sur l’archéologie pour souligner, madame la ministre, la nécessité du travail interministériel.
Il n’est pas normal que le ministère de la culture porte la totalité du fardeau de l’archéologie préventive, alors que l’Inrap est sous la double tutelle de vous-même et du ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation. En effet, depuis la création de l’Institut, ce dernier n’a jamais mis un euro dans le dispositif.
On vient d’adopter un projet de loi sur la programmation de la recherche ; il est important que le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche contribue, même symboliquement, au financement de ce domaine.
Par ailleurs, je me souviens avoir travaillé, lorsque j’étais au ministère de la culture, à un projet de coordination interministérielle plus vaste associant le ministère des affaires étrangères ; l’interaction entre la France et l’étranger, dans le domaine de l’archéologie, est fondamentale mais encore peu organisée.