Bien sûr, les choses avancent. Encore heureux, car on part de très loin !
Il reste assez incompréhensible aux yeux de beaucoup que les AESH aient à enchaîner deux CDD de trois ans avant de pouvoir espérer un CDI. Il n’y a pas grand-chose qui puisse justifier une telle mesure.
Je ne reviens pas sur les questions salariales. Devoir enchaîner plusieurs postes, y compris en ville – je pourrais moi aussi vous faire part d’expériences concrètes –, relève souvent du parcours du combattant.
On s’oriente aussi vers une situation où les AESH auront probablement plusieurs employeurs, ce qui n’est pas non plus très sécurisant, me semble-t-il, quand on veut créer une nouvelle filière.
Vous avez fort justement souligné, monsieur le ministre, que les AESH étaient 385 000 et qu’il allait falloir que ce nombre se stabilise. Stabiliser signifie aussi stabiliser les personnes dans leur emploi. En effet, ce sont des métiers qui nécessitent que les personnels se professionnalisent, se forment, gagnent en expérience. Or les conditions salariales et statutaires sont telles que l’on observe un très important turnover : une AESH, dès qu’elle trouve mieux que son poste d’accompagnante, s’en va, bien évidemment, et il faut tout recommencer ! §Il y a donc là un vrai enjeu.
Ce que révèle la crise que l’on vit aujourd’hui, c’est que les métiers du soin et les métiers de l’humain sont les plus mal considérés et les plus mal payés de ce pays, alors que l’on en découvre, s’il était besoin, toute l’utilité aujourd’hui. Il faut donc véritablement amplifier les efforts pour sécuriser les postes et favoriser la création d’un nouveau métier du service public de l’éducation.