Le groupe CRCE votera ces amendements, notamment au regard de l’argument développé par Michel Savin : on ne peut pas inscrire des mesures dans la loi et venir ensuite dire que l’on ne mettra pas un sous dessus.
Il me semble que le sujet ici est peut-être celui du rôle de l’éducation physique et sportive, ou EPS, à l’école primaire.
En effet, j’entends les arguments tendant à justifier un « rééquilibrage » entre les enseignements secondaire et primaire, au motif que, si les enfants sont bien formés dès leur plus jeune âge, cela s’en ressentira dans les niveaux supérieurs – je le dis avec mes mots, mes chers collègues, et je vous prie de m’excuser s’ils ne sont pas très orthodoxes. Cela vaut aussi pour le sport ! En plus d’être un savoir fondamental, il est aussi déterminant pour la santé, l’agilité, la vélocité, etc. : autant de qualités indispensables dans le monde d’aujourd’hui.
La question me semble donc être celle-là et c’est ce qui me conduit à alerter sur certaines inquiétudes. Si l’on pousse à l’extrême le raisonnement selon lequel il y a des savoirs fondamentaux, supérieurs à tout le reste, et des savoirs peut-être un moins fondamentaux, on renforce les craintes des enseignants d’EPS ! Ces derniers se disent que, dans un futur probablement pas si éloigné que cela, leur discipline sera non plus une compétence de l’éducation nationale, avec tout ce que cela implique en termes de maintien de l’égalité sur le territoire grâce aux programmes nationaux, mais une compétence transférée aux collectivités.
Je me permets donc d’appeler l’attention sur ce point : l’émoi est grand parmi les enseignants d’EPS, monsieur le ministre, et il serait bien que vous les rassuriez aujourd’hui.