En France, l’enseignement agricole est d’une qualité exceptionnelle, qualité que l’on doit notamment à la possibilité d’avoir des effectifs réduits, de dédoubler les classes, chaque fois que c’est nécessaire pour l’organisation de travaux pratiques en toute sécurité. Cela implique donc de disposer suffisamment de postes d’enseignants.
Le projet de loi de finances pour 2021 prévoit la suppression de 80 emplois, dont 22 dans la catégorie des personnels administratifs. Ces suppressions affecteraient le secteur public, pour 53 emplois, et le secteur privé, pour 27 emplois. Pour mémoire, elles s’ajoutent aux 50 suppressions de 2019 et aux 60 suppressions de 2020.
Or, d’après les remontées de terrain qui nous sont parvenues, les suppressions antérieures empêchent déjà de procéder à tous les dédoublements nécessaires, ce qui oblige certains établissements à renoncer à l’organisation de certains travaux pratiques – on m’a cité l’exemple du travail avec les grands animaux – pour des motifs de sécurité des élèves.
De plus, le manque de postes associé à la mise en place de la réforme du lycée dans les lycées agricoles crée quelques situations ubuesques. À cause d’une DHG trop faible, certains établissements ne peuvent plus proposer la matière agroéconomie, alors que cette matière était jusqu’à présent principalement enseignée en lycée agricole.
Par cet amendement, nous proposons donc qu’aucun emploi ne soit supprimé dans l’enseignement agricole – ni dans la catégorie des personnels administratifs ni dans celle des enseignants – et que des emplois précédemment supprimés soient rétablis. Cela explique l’enveloppe plus importante qui figure dans cet amendement.
Je note que de nombreux autres amendements ont été déposés dans le but d’accroître le nombre de postes dans l’enseignement agricole. Je m’en réjouis. Puisque nous sommes nombreux à partager le même constat, j’ai bon espoir que nous trouvions une solution dans cet hémicycle et que nous fassions bouger les choses.