Intervention de Jean-Michel Blanquer

Réunion du 28 novembre 2020 à 9h30
Loi de finances pour 2021 — État b

Jean-Michel Blanquer :

Madame la sénatrice, vous proposez de transférer la somme de 8, 1 millions d’euros du programme 214 vers le programme 141 pour financer l’équivalent du traitement d’un directeur délégué aux formations professionnelles et technologiques et, ainsi, renforcer le suivi des élèves de lycée professionnel.

Je rappelle que, à la rentrée, on recensait 2 574 emplois d’enseignants du second degré public exerçant la fonction de directeur délégué aux formations professionnelles et technologiques. Avec 2 410 lycées publics à la rentrée 2020, dont 1 619 établissements publics locaux d’enseignement (EPLE) scolarisant des élèves en formation professionnelle, cela représente plus d’un DDFPT par EPLE.

La mission de ces personnels ne souffre pas d’une raréfaction : elle est couverte pour l’ensemble des établissements. Il me semble donc important de ne pas dépouiller le programme 214 pour cela.

Je reconnais bien volontiers l’importance de ces fonctions. Sur le plan qualitatif, nous les appuyons, en travaillant sur la coordination à l’échelle nationale pour accompagner la réforme du lycée professionnel.

Je saisis cette occasion pour indiquer, en lien avec le précédent amendement, que nous soutenons très fortement le lycée professionnel. J’ai toujours dit qu’il s’agissait de ma priorité, après l’école primaire. C’est pourquoi l’incitation à l’orientation en lycée professionnel se poursuit. Comme pour le lycée agricole, nous assistons d’ailleurs à un rebond dans ce domaine.

S’agissant de l’apprentissage, que vous avez évoqué, madame la sénatrice, les lycées professionnels contribuent à ses belles performances, malgré la crise. Parmi les bonnes nouvelles de cette rentrée scolaire, je relève le fait que ce secteur a bien résisté au regard des craintes que nous pouvions nourrir quant à une baisse de l’apprentissage en raison de la situation économique et sociale. Il résiste, et les lycées professionnels y prennent toute leur part.

Je m’en félicite. L’un de nos objectifs a d’ailleurs été de ne pas opposer le lycée professionnel et l’apprentissage, mais de mieux les articuler ; les DDFPT jouent d’ailleurs un rôle à ce sujet.

En ce qui concerne les stages, problème que vous avez soulevé à propos, en 2020-2021, comme en 2019-2020, nous serons très attentifs à ce qui se passe concrètement sur le terrain en la matière, pour réfléchir à d’éventuels assouplissements, qui ne sont pas encore décidés et qui dépendront de nos constats, de façon à ne pas pénaliser les élèves en raison de la situation économique.

Dans ce contexte, il est vrai que le rôle des DDFPT est important pour que les élèves ne se trouvent pas dans de mauvaises situations. Nous devons, sur cette question, faire preuve d’une extrême bienveillance vis-à-vis tant des acteurs économiques, pour que ceux-ci jouent le jeu, que des élèves, qui ne doivent pas être pénalisés.

Je suis extrêmement sensible à cette question et, si cela se révélait nécessaire, nous prévoirons un assouplissement.

Le Gouvernement émet un avis défavorable sur cet amendement.

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