Par ailleurs, lors des séances de questions d’actualité au Gouvernement, je constate que tout le monde s’inquiète du devenir d’un certain nombre de participations de l’État – Air France, Renault, et tous leurs salariés – et que l’on nous demande d’intervenir avec force pour soutenir et accompagner ces entreprises. Je suis surprise que, dans le même temps, vous envisagiez de supprimer 2 milliards d’euros dont nous pourrions avoir besoin assez rapidement.
Nous vivons une crise économique inédite qui frappe particulièrement certains secteurs d’activité. Pour des raisons indépendantes des choix stratégiques d’Air France, aujourd’hui 70 % de ses avions sont cloués au sol et 50 % de l’aviation commerciale ne peut fonctionner.
Il est certes toujours possible d’améliorer la manière dont une entreprise est gérée et de formuler des recommandations. Il reste que la situation d’Air France est tout de même assez étrangère à la gestion et aux choix de l’entreprise.
Il faut savoir raison garder : nous avons besoin de ces 2 milliards. Vous venez de voter – cela a d’ailleurs suscité quelque émotion – une diminution de 1, 9 milliard d’euros des crédits. On peut aussi arrêter d’investir et de soutenir les entreprises, mais le résultat serait – je le prédis – un surcroît de travail pour mon ministère en matière de restructurations et de suivi des plans sociaux.