Intervention de Michelle Gréaume

Réunion du 1er décembre 2020 à 9h30
Questions orales — Avenir du groupe vallourec

Photo de Michelle GréaumeMichelle Gréaume :

Madame la présidente, monsieur le secrétaire d’État, mes chers collègues, Vallourec a confirmé un plan de 1 000 nouvelles suppressions d’emplois dont 350 en France, 190 à Déville-lès-Rouen dont le site sera fermé, 30 au siège social et 130 dans le département du Nord, où l’avenir des sites de Valenciennes, Aulnoye-Aymeries et Saint-Saulve est des plus sombres.

Les syndicats salariés alertent depuis longtemps sur les risques d’un nouveau plan social, et sollicitent l’intervention urgente de l’État, actionnaire de référence de Vallourec, à hauteur de 15 %, afin que d’autres solutions émergent. En vain !

Monsieur le secrétaire d’État, qu’avez-vous fait pour empêcher ce nouveau coup porté à l’emploi et pour préserver, malgré les difficultés, un groupe et un savoir-faire essentiels à notre souveraineté et à la transition écologique ?

J’entends bien les arguments que l’on nous oppose, la dette et les intérêts qui plombent l’entreprise, le ralentissement du marché aggravé par la crise de la covid-19.

Cependant, n’est-il pas temps de remettre en cause la stratégie industrielle et financière du groupe ? Choix obstiné du tout-pétrole, désinvestissement sur le territoire national, délocalisations, razzia sur les fonds publics, recherche du profit maximal, la recette est toujours la même !

Les conséquences ne varient pas non plus. Des milliers d’emplois directs et indirects sont détruits. La filière est en sous-capacité de production, ce qui place la France en position de vulnérabilité inquiétante.

C’est pourtant cette voie que l’entreprise continue de poursuivre en imposant, avec l’assentiment du Gouvernement, un plan de sauvegarde de l’emploi, ou PSE, dont les conditions sont inacceptables pour les salariés.

La dette, dont les intérêts sont supérieurs au montant des investissements productifs, a été contractée auprès de créanciers français tels que BNP Paribas et Natixis, ou de fonds d’investissement étrangers.

La conversion de leurs créances en capital va permettre à ces groupes de faire main basse sur Vallourec et d’imposer encore plus facilement leurs conditions et leurs exigences de rentabilité. Comment peut-on les laisser faire ? Il est urgent de sortir Vallourec des griffes de la finance.

Pour cela, j’avance deux propositions.

Premièrement, il faut exiger des établissements financiers français qu’ils renoncent aux intérêts prélevés sur les résultats du groupe Vallourec.

Deuxièmement, il faut imposer une participation plus élevée de Bpifrance, afin de garantir la protection des emplois et de mobiliser des investissements suffisants pour assurer la reprise de l’activité après la pandémie.

Vallourec a un avenir possible dans le développement de la filière hydrogène, de l’éolien offshore ou encore de la géothermie. Aussi, l’État va-t-il enfin assumer ses responsabilités ?

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