Monsieur le secrétaire d’État, la France, hier encore quatrième puissance mondiale, se voit désormais rétrogradée à la sixième place ! Contre toute attente, son économie donne toutes les apparences d’un déclin que rien ne semble pouvoir enrayer.
Comment est-ce possible ? Comment en est-on arrivé là ? Qui sont les responsables d’une telle situation ? Est-il juste d’incriminer les politiques pour des choix, il est vrai, parfois bien hasardeux ? Telles sont les questions que tous les Français se posent.
Notre pays dispose de nombreux atouts grâce à son économie diversifiée : construction d’avions, de trains à grande vitesse, de voitures, mais aussi richesse de son agriculture, qualité de son secteur agroalimentaire, ou encore puissance de son armement…
La liste est longue, et le maillage industriel de la France témoigne de cette vitalité économique dans des domaines très variés. Cette diversification nous permet d’affronter les crises qui secouent de façon récurrente l’économie mondiale.
Pourtant, les chiffres de la paupérisation de notre pays sont effrayants ! Le salaire moyen – le SMIC – tend à devenir la norme en France. Comment payer un loyer, se soigner, s’alimenter, se vêtir, autrement dit comment vivre décemment dans ces conditions ? D’ailleurs, sur un plan davantage sémantique, ne devrait-on pas plutôt parler de « survie » ?
Le ministre de l’économie, de par ses fonctions, est le plus au fait de la situation. Les élus, de par leurs mandats, y sont directement confrontés. La pauvreté est leur lot quotidien avec des permanences remplies d’hommes et de femmes qui demandent de l’aide pour trouver un emploi, une place dans un établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes, ou Ehpad, ou, parfois, plus prosaïquement, un secours d’urgence pour échapper à une expulsion.
À en croire Bercy, la psychologie est partie prenante de l’économie. Mais comment redonner espoir et confiance dans la vie à des êtres brisés par les épreuves ? Le message répété à l’envi, qui encourage la consommation et non l’épargne, car, dites-vous, « la consommation, ce sont des emplois », est-il seulement audible ? Que peut bien consommer un smicard avec le peu qu’il a, sinon des produits à bas coût ?
Votre rhétorique, il faut le reconnaître, est de grande qualité. Hélas, un discours, si bon soit-il, ne se mange pas : « je vis de bonne soupe, et non de beau langage » disait en son temps Molière. Combien avait-il raison !