Monsieur le sénateur Jean-Marie Mizzon, nous sommes d’accord sur un point : le tissu productif français est de qualité, et la France a tous les atouts pour réussir.
Elle l’a prouvé, car, avant la crise, nous étions déjà en train de réussir. Je rappelle que, en 2019, notre pays était le plus attractif d’Europe pour les investissements étrangers, que la croissance française était plus forte que celle de la zone euro, que le chômage, en baisse, s’était établi à 8, 1 % de la population active et que, pour la première fois depuis dix ans, l’industrie recréait des milliers d’emplois.
Elle l’a aussi prouvé, car, dès le mois de mai de cette année, elle a redémarré rapidement, connaissant le plus fort rebond en Europe au troisième trimestre de 2020.
Avant la crise, la pauvreté reculait : en 2019, 210 000 personnes sont sorties de la pauvreté, et les inégalités de revenus se sont réduites. Le revenu médian des Français a augmenté plus vite que la croissance, notamment grâce à la prime exceptionnelle de pouvoir d’achat et à l’exonération de charges sur les heures supplémentaires. En outre, le revenu des personnes pauvres a davantage augmenté que pour le reste de la population ; c’est le constat de l’Institut national de la statistique et des études économiques, l’Insee.
Nous devons cette baisse de la pauvreté avant tout à la revalorisation de la prime d’activité et à la baisse du chômage, mais aussi aux politiques qui s’attaquent à la pauvreté et aux conditions de vie, comme la hausse du chèque énergie, la meilleure couverture des frais de soins grâce à la complémentaire de santé solidaire, ou la limitation des frais bancaires pour les personnes précaires.
Aujourd’hui, ces précaires sont les premières victimes de la crise sanitaire et sociale. Le Gouvernement a répondu présent avec une préoccupation constante : ne laisser personne au bord du chemin.
Nous avons donc pris un ensemble de mesures sociales d’urgence, afin de les aider et de prévenir l’entrée dans la pauvreté, dans des proportions jamais connues dans l’histoire de notre pays : au total, plus de 3, 5 milliards d’euros d’aides directes ont été versés depuis le début de la crise. Nous prévenons aussi le basculement dans la pauvreté en sauvegardant l’emploi : ce sont 34 milliards d’euros qui sont consacrés à l’activité partielle en 2020.
En outre, pour combler les quelques trous restant dans la raquette, et ainsi répondre aux difficultés rencontrées par les jeunes précaires et les travailleurs intermittents, le Premier ministre a annoncé des réponses fortes, le 26 novembre dernier.
S’agissant enfin des jeunes, le plan « Un jeune, une solution », qui est partie intégrante du plan de relance, a été annoncé en juillet dernier pour soutenir l’insertion, l’apprentissage et l’emploi des jeunes dès cet été et la rentrée. Trois mois après son lancement, nous avons déjà de premiers résultats encourageants.
Pour terminer, je veux évoquer plus spécifiquement mon domaine de compétence. Vous savez que le numérique est l’un des secteurs les plus importants pour le redémarrage de l’économie mondiale.
Je rappelle que tout n’est pas noir en France : l’économie numérique française continuera à se développer en 2020, plus qu’en 2019. Le numérique est déjà le secteur qui crée le plus d’emplois en France. Pour la première fois cette année, notre pays dépassera l’Allemagne en ce qui concerne la croissance de son écosystème numérique. C’est la meilleure manière de préparer l’avenir et, dans le cadre du plan de relance, cela mobilise tous nos efforts.