Madame la ministre, à la crise sanitaire de la covid s’ajoute une crise économique et sociale dont nous ne percevons pas encore tous les contours. Une chose est sûre toutefois : les jeunes en sont les premières victimes, plus particulièrement les jeunes en difficulté, ceux qui cumulent les freins à l’emploi ou à la formation.
Ce sont ces jeunes que les missions locales accompagnent, afin de les aider à trouver une formation ou un emploi.
En tant que présidente de missions locales, je me félicite des dernières annonces du Gouvernement, notamment du plan « 1 jeune, 1 solution », qui a pris en compte cette situation en doublant le nombre de garanties jeunes. Ce dernier sera porté de 100 000 à 200 000.
La garantie jeunes est un excellent dispositif, qui assure une allocation identique à celle du revenu de solidarité active (RSA) et surtout – c’est sa grande qualité – impose un accompagnement renforcé pour aider les jeunes à s’insérer. C’est du gagnant-gagnant.
Cela étant, la question du financement des missions locales pour la mise en œuvre des 100 000 garanties jeunes supplémentaires reste à régler définitivement. En effet, il existe un delta entre le montant de la subvention du ministère du travail, à savoir 1 600 euros par jeune, et celle du plan de relance, qui n’est que de 940 euros.
J’espère que mon amendement visant à aligner ces deux sources de financement, voté par le Sénat, sera soutenu par le Gouvernement. Alors que les difficultés s’amoncèlent pour les jeunes, on ne peut pas brader la qualité de l’accompagnement.
Par ailleurs, pour que la garantie jeunes bénéficie au plus grand nombre, il conviendrait d’élargir les critères d’éligibilité et de considérer l’accès à certaines formations comme une sortie positive, donc valorisante pour les jeunes.
Enfin, les missions locales sont majoritairement des associations et leur trésorerie est limitée à trois mois. Le premier versement du financement de l’État a lieu chaque année au mois d’avril, soit bien trop tardivement, et le reste arrive au mois de septembre. Cette situation met à mal la trésorerie des missions locales, particulièrement aujourd’hui, alors qu’elles doivent agir au plus vite face à la crise sanitaire et économique.
Madame la ministre, ma question est simple : entendez-vous soutenir les missions locales, qui sont mobilisées pour répondre aux attentes du Gouvernement, mais qui ont besoin de visibilité et de moyens pour assurer un accompagnement à la hauteur des besoins des jeunes, lesquels sont particulièrement touchés par la crise de la covid ?