Monsieur le sénateur Jean-Raymond Hugonet, je vous réponds au nom du ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin.
Depuis 2017, le budget des forces de sécurité a augmenté de 1, 7 milliard d’euros et 10 000 policiers et gendarmes supplémentaires auront été recrutés d’ici à la fin du quinquennat.
Pour répondre plus précisément à votre question, les services territoriaux de la direction centrale de la sécurité publique se réforment – vous l’avez dit – depuis des années, dans une logique de police d’agglomération et de déconcentration, en application de la nouvelle doctrine d’emploi et d’organisation.
Il nous est apparu nécessaire de rationaliser les structures et les moyens pour améliorer l’efficacité de l’organisation et mieux répondre aux nécessités opérationnelles. Notre objectif est d’accroître la pertinence de l’architecture territoriale et de dégager du potentiel opérationnel pour une meilleure couverture policière et des capacités d’investigation judiciaire accrues.
En Essonne comme dans d’autres départements, par exemple les Yvelines ou le Val-d’Oise, le dispositif de la sécurité publique évolue au terme d’une réflexion engagée au mois de mai 2019, à laquelle les élus locaux ont bien entendu été associés.
Un arrêté du 11 septembre 2020 constitue la base de la réorganisation de la sécurité publique dans le département. Cette réforme se fonde sur des principes et des objectifs opérationnels clairs : premièrement, adapter l’organisation territoriale de la police nationale à la réalité des bassins de vie et de la délinquance en Essonne ; deuxièmement, renforcer la professionnalisation et la capacité d’action de la police nationale sur la voie publique et dans l’investigation tout en maintenant une prestation de proximité.
En conséquence, le nombre de policiers de voie publique est adapté pour agir et réagir en sécurité dans l’ensemble des territoires. Des brigades anticriminalité sont donc déployées par projection depuis le commissariat d’agglomération. Elles sont renforcées en nombre par rapport à la situation antérieure, que vous évoquez. S’y ajoute l’intervention des policiers implantés dans l’ensemble des commissariats, y compris dans les secteurs qui conservent des unités de police secours, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, pour répondre aux appels du 17.
Cette réforme signifie également des policiers chargés d’enquêtes judiciaires en nombre adapté et disposant de spécialisations. Je pense notamment à la création d’une unité spécialisée dans le traitement des trafics de stupéfiants. Cette cellule de lutte contre la délinquance aurait été impossible à créer du temps de l’ancienne organisation, fondée sur des microstructures judiciaires.
Enfin, il s’agit de conforter et de renforcer la relation de confiance et de proximité entre les services territoriaux de la police et les élus locaux, sur la base des engagements de service pris par la direction départementale de la sécurité publique (DDSP) envers les élus de l’Essonne.
Monsieur le sénateur, vous pourrez le constater : nous réformons afin d’être plus efficaces et plus présents sur le terrain. Notre but est d’offrir à nos concitoyens une police toujours plus disponible et plus présente.