Monsieur le ministre, vous savez que le Sénat est très attaché aux questions relatives à la filière viticole. Je salue d’ailleurs le président du groupe d’études sénatorial Vigne et vins, Daniel Laurent.
Durant cette crise de la covid, la filière est en très haute souffrance, du fait de la fermeture des bars, des restaurants, de l’hôtellerie et du ralentissement des exportations. Les aides sont bloquées à 250 millions d’euros, auxquels il faut ajouter 76 millions de crédit d’impôt HVE et quelques millions d’euros pour les investissements d’agroéquipements.
Les viticulteurs peuvent-ils investir lorsque tant d’entre eux se demandent comment ils pourront payer leurs salariés à la fin du mois et faire manger leurs enfants ? Nous parlons de 500 000 emplois en France !
Nous n’en serions pas là, monsieur le ministre, si la France, avant la crise de la covid, avait assuré son choix commercial envers Airbus.
Je suis très inquiète : la Commission européenne vient d’annoncer 4 milliards d’euros supplémentaires de sanctions douanières envers les États-Unis, décidées le 9 novembre dernier. Je ne pense pas que Joe Biden sera plus clément que Donald Trump à l’égard de nos produits.
L’Association nationale des élus de la vigne et du vin (ANEV), que je copréside, a fait signer une pétition, qui vous a été remise, monsieur le ministre, en vue d’instaurer un fonds de compensation à la taxe Trump. Nous estimons ce manque à gagner à plus de 400 millions d’euros, puisque ce marché a été quasi stoppé.
Cet amendement vise à prévoir un fonds de compensation doté de 200 millions d’euros, ce qui permettrait à ces entreprises, fortement touchées par un choix français que nous devons assumer, de s’en sortir.
Vous savez bien que l’Europe ne fera rien et ne mettra pas en place un tel fonds. Il appartient donc à la France d’assumer ses responsabilités. Nous le devons à la filière viticole.