Monsieur le ministre, je partage une partie des propos que vous avez tenus. Pour que mes collègues comprennent encore mieux ce qui est en jeu, je précise que le Poséi est l’équivalent de la PAC pour les outre-mer.
Parce que le programme d’options spécifiques à l’éloignement et à l’insularité a toujours été insuffisant, en 2009, on a créé le CIOM, qui est une sorte d’ajout national pour financer le développement de l’élevage et de la diversification au-delà de la canne et de la banane. Depuis onze ans, l’inflation est stable en termes nominaux : son budget atteint donc moins de 40 millions d’euros aujourd’hui.
Par ailleurs, monsieur le ministre, je me réjouis de vous entendre dire que c’est votre ministère qui est en charge du CIOM. Il est vrai que la mécanique qui avait été montée était un peu curieuse. Dans un courrier daté du 24 juin 2020, Didier Guillaume, votre prédécesseur, m’indiquait qu’aux 40 millions d’euros du ministère de l’agriculture s’ajouteraient 3 millions du ministère des outre-mer et 2 millions du ministère du travail, non pas pour le développement agricole, mais pour la formation.
Vous réduisez aujourd’hui ce montage en faisant prendre en charge ces 3 millions d’euros par votre ministère. Quid des 2 derniers millions ?
Je souhaite que vous preniez maintenant, au nom du Gouvernement, l’engagement que les 2 millions d’euros que nous demandons pour atteindre ce budget de 45 millions promis par le Président de la République le 25 octobre 2019 seront garantis, jeudi prochain, lors de l’examen de la mission « Outre-mer ». Évidemment, vous ne pouvez pas le faire…
Je répète ce qui a été dit : cela vous donnerait des arguments face à Bercy, notamment pour ce qui concerne le redéploiement et la fongibilité de vos crédits. Je suis donc réticent à retirer l’amendement n° II-915.
Nous attendons depuis onze ans ces 45 millions d’euros. Nous jouons en malthusiens avec des stabilisateurs qui empêchent le développement de la diversification et de l’élevage.