Monsieur Joly, je prends appui sur votre amendement pour interpeller M. le ministre, qui n’a pas répondu à la question de mon collègue Henri Cabanel sur l’enseignement agricole technique.
Samedi dernier, Jean-Michel Blanquer n’a pas parlé une seule fois de cet enseignement en vingt minutes d’intervention liminaire, estimant qu’il relevait de la mission « Agriculture, alimentation, forêt et affaires rurales ». Vous-même, monsieur le ministre, n’étiez pas présent, parce que vous estimez, très justement, qu’il relève de la mission « Enseignement scolaire ». Seulement voilà : votre collègue n’a pas voulu lever les gages sur nos amendements, parce que vous n’étiez pas là.
L’enseignement agricole technique est à l’os : c’est sa survie qui est en jeu ! Alors qu’un plan drastique de réduction des équivalents temps plein s’applique dans les établissements, des enseignements entrent en concurrence. Les moyens manquent, et le rattachement de l’enseignement agricole technique à la mission « Enseignement scolaire » conduit à ce que le sujet soit très mal traité.
Monsieur le ministre, nous vous facilitons la tâche, puisque le Sénat a adopté deux amendements ; il vous suffit de lever les gages… Le premier amendement, présenté par le rapporteur spécial Gérard Longuet, vise à majorer les crédits de l’enseignement agricole technique de 15 millions d’euros. Le second, que j’ai défendu au nom de la commission de l’éducation, porte sur 6 millions d’euros en faveur des maisons familiales rurales (MFR).
Vous avez mis sur la table 10 millions d’euros pour un plan de communication destiné à attirer des élèves dans l’enseignement agricole technique : somme énorme, mais nécessaire, parce que nous avons 200 000 exploitants agricoles à remplacer d’ici à 2026. Nous devons former à mieux produire, transformer, communiquer, dans le contexte du changement climatique.
Aujourd’hui, 800 établissements sont en difficulté, dont certains sont en hyperfragilité.