Intervention de Mathieu Darnaud

Réunion du 1er décembre 2020 à 21h15
Loi de finances pour 2021 — Cohésion des territoires

Photo de Mathieu DarnaudMathieu Darnaud :

Monsieur le président, madame la ministre, monsieur le secrétaire d’État, mes chers collègues, cela a été dit, nos territoires ont souffert et souffrent encore de la crise sanitaire. Il est indispensable que l’État soit au rendez-vous pour assurer leur cohésion, car de celle-ci découle aussi la cohésion nationale. Il faudra, dans les prochaines semaines et les prochains mois, mobiliser toutes les énergies et l’ensemble des financements pour retrouver une voie plus « radieuse » et, surtout, plus vertueuse.

On peut avoir deux lectures de ce budget. La première nous invite plutôt à exprimer une forme de satisfaction. Certains crédits ont effectivement été augmentés – Agence nationale de la cohésion des territoires, maisons France Services, etc. – et certains dispositifs confortés, comme la prime d’aménagement du territoire ou les ZRR.

Néanmoins, vous me permettrez de penser qu’il faut donner plus de lisibilité. Tout cela reste très fragile, et nos élus ne cessent d’appeler à la constance pour pouvoir durablement redresser les territoires et s’inscrire dans la voie des investissements pour l’avenir, tout particulièrement dans la période qui s’annonce.

Nous le savons toutes et tous, il n’y aura pas de relance durable sans les territoires, sans nos communes, nos intercommunalités, nos départements et nos régions ! C’est pourquoi je forme le vœu ce soir, singulièrement en ma qualité d’élu d’un département rural, que toutes les énergies puissent être mobilisées. Derrière ces évolutions que l’on peut considérer comme satisfaisantes, il faut aussi veiller à l’application concrète de ce budget.

Que les crédits soient là, c’est une chose, mais, comme nous sommes plusieurs à l’avoir rappelé, le tout manque un peu de visibilité et il va falloir passer à l’action. D’une part, de nombreux dispositifs qui nous sont présentés, notamment l’Agence nationale de la cohésion des territoires ou les maisons France Services, sont en phase de démarrage. D’autre part, comme le rappelait à l’instant Valérie Létard, nous ne voudrions pas que ces dispositifs se révèlent être des outils de l’État pour assurer sa présence sur les territoires. Ils doivent permettre de conforter nos territoires et de renouer avec la croissance.

Pour cela, je le dis avec beaucoup de solennité, il faut impérativement retrouver de l’agilité, ce qui me conduit à mettre l’accent sur celle qui sera au cœur des débats de cette année 2021 : l’Agence nationale de la cohésion des territoires.

Nous n’avons pas cessé – c’était encore le cas voilà quelques jours, avec vous-même, monsieur le secrétaire d’État – de réaffirmer le besoin de disposer, sur nos territoires, d’un outil agile, apportant un support en ingénierie aux communes ou départements demandeurs. Sans accompagnement de nos collectivités, le seul octroi de crédits ne permettra pas une relance durable ; celle-ci demeurera un vœu pieux, ce dont nous ne voulons absolument pas.

Nous attendons des actions concrètes. Nous attendons que l’on traite enfin, et durablement, les dossiers de la téléphonie, de l’accès au numérique, de la mobilité. En cela, l’Agence nationale de la cohésion des territoires doit aussi faire office de caisse de résonnance, car, trop souvent, nos territoires se heurtent à des barrières administratives ou technocratiques.

Autrement dit, nous voulons des outils qui, à la fois, nous offrent une agilité et nous permettent d’être dans l’action.

C’est pourquoi nous voterons ces crédits, mais resterons très vigilants. Après les paroles, madame la ministre, monsieur le secrétaire d’État, le temps des actes est venu !

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