Intervention de Valérie Létard

Réunion du 1er décembre 2020 à 21h15
Loi de finances pour 2021 — État b

Photo de Valérie LétardValérie Létard :

Je partage totalement ce que vient de dire Marie-Noëlle Lienemann. Nous sommes nombreux, ici, à penser comme elle, d’autant qu’il va falloir, à tout le moins, redoubler d’efforts. Pour cela, il faudra d’ailleurs dépasser l’annualité budgétaire et donner des perspectives à toutes les politiques d’accompagnement des publics fragiles dans les quartiers.

On fonctionne à coups d’appels à projets et d’appels à manifestation d’intérêt, alors que les équipes de professionnels ont besoin de s’inscrire dans la durée. Comment embaucher des professionnels aguerris, si leurs contrats sont remis en question tous les ans ? Les associations sont fragilisées, car elles doivent, chaque année, monter des dossiers qui n’en finissent plus pour mener des actions ayant pourtant vocation à s’inscrire dans la durée.

Les dispositifs de réussite éducative reposent sur un travail mené conjointement avec les associations, qui accompagnent l’enfant autour de l’école et avec les enseignants. Il s’agit de mettre en place un accompagnement individualisé pour des jeunes en situation de fragilité scolaire. La santé, la prévention de la délinquance, la lutte contre les violences intrafamiliales, etc., constituent un ensemble. Et ces politiques sont menées sur le terrain par des structures associatives qui travaillent avec les collectivités et les acteurs dans les quartiers.

Si vous ne construisez pas, madame la ministre, monsieur le secrétaire d’État, une action fondée sur une enveloppe clairement identifiée, des thématiques prioritaires et la pluriannualité, vous allez faire mourir les associations et vous n’aurez plus d’excellence dans les quartiers pour accompagner les publics les plus fragiles. C’est un exemple parmi d’autres, mais c’est un tout petit morceau de l’effort qu’il faudrait réaliser.

Le plan de relance devrait s’y intéresser sérieusement et flécher réellement des crédits en ce sens. À défaut, nous aurons de gros problèmes à l’avenir, notamment en ce qui concerne le bâti. Nous travaillons sur l’ensemble de ces problématiques avec l’ANRU, mais encore faut-il nous en donner les moyens, comme l’a rappelé à juste titre Philippe Dallier. Attention, dans ce bâti, il y a des gens fragiles qu’il faut accompagner !

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