Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, je tiens tout d’abord à remercier Mme la ministre d’être venue, car nous n’avons pas vu beaucoup de ministres au banc du Gouvernement depuis le début de l’examen du projet de loi de finances…
Les interventions de mes collègues pourraient laisser penser que tout a été dit sur la lisibilité de ce budget. Or il manque l’essentiel, à savoir qu’il repose entièrement sur les exonérations de cotisations sociales qui sont au cœur de la politique de l’emploi en France depuis les années 1990. Cette mission n’est donc destinée qu’à « boucher les trous dans la raquette » d’une politique structurelle de l’emploi. Il n’y a là rien d’illégitime ; encore faut-il le reconnaître.
De manière étrange, le Gouvernement nous a présenté une nouvelle prévision macroéconomique qui change absolument tout, sauf la prévision de chômage et les crédits. « Étonnant, non ? » comme aurait dit Pierre Desproges dans la Minute nécessaire de M. Cyclopède.
Madame la ministre, ce budget n’est absolument pas sincère. En effet, il faudra complètement le revoir dans un PLFR 1 qui ne manquera pas d’arriver dès le premier trimestre de l’année 2021. Nous examinons donc un budget fictif. Certes, vous nous dites que tous les crédits sont inscrits dans la mission « Plan de relance », mais j’ai montré, lors de la discussion générale, combien cette mission était « anti-lolfique ».
Par conséquent, nous débattons de manière un peu fantomatique d’un budget qui ne sera pas réalisé. Cela ne nous empêchera pas de voter les crédits, car nous savons que les besoins existent. Cependant, vous le savez bien, ils sont totalement faux, car ils ne sont pas congruents avec votre prévision macroéconomique. Ce manque de sincérité est un problème majeur, madame la ministre.
Certains de mes collègues ont évoqué la dette de l’Unédic. En tant que rapporteur spécial de la mission « Engagements financiers de l’État », j’aimerais que vous nous disiez, si elle sera prise en compte dans la dette covid ou bien si vous la cantonnerez. Comment allez-vous la financer ?
Même si les sujets que je viens d’évoquer excèdent le champ de la mission, ils restent au cœur de la stratégie de l’après-crise.
J’en viens maintenant à un point satisfaisant. J’ai dit au cours de nos débats que le Gouvernement ne faisait rien pour le capital humain et la croissance potentielle. Ce n’est pas tout à fait vrai dans cette mission : il y a des aspects positifs en ce qui concerne l’apprentissage, même si Philippe Mouiller a bien expliqué en quoi la mission de France compétences était un échec.
Le compte personnel de formation est plutôt une réussite, mais dans les missions locales pour lesquelles vous augmentez les crédits – et je vous en remercie –, …