J’entends moi aussi ces préoccupations. Certaines personnes travaillent en temps normal sous contrats saisonniers ou enchaînent des CDD courts : or, du fait de la crise, la saison a été raccourcie, voire carrément annulée, si bien qu’elles ont souvent été dans l’incapacité de recharger leurs droits.
C’est pour répondre à ces situations que le dispositif annoncé la semaine dernière a été proposé.
J’entends les objections de certains, qui considèrent que le montant de 900 euros est très insuffisant. Chacun doit avoir en tête que l’allocation médiane versée par Pôle Emploi est de 1 000 euros – c’est ce que perçoivent certains anciens salariés qui ont travaillé et cotisé très longtemps et en continu. Se poserait donc un problème d’équité, si l’on devait attribuer aux travailleurs dont nous parlons une allocation, une garantie de revenus, qui finirait par être égale, éventuellement supérieure, à celle que touchent des demandeurs d’emploi ayant travaillé et cotisé longtemps et en continu.
D’autres considèrent que le seuil de 60 % est trop exigeant. De ce point de vue, je m’interroge sur le modèle qui permettrait à des personnes d’atteindre un niveau de vie satisfaisant, en travaillant moins de la moitié du temps ! Pardonnez-moi, mesdames, messieurs les sénateurs, mais quelque chose doit m’échapper… Si je suis prête à regarder les situations individuelles, il m’a semblé qu’il fallait accompagner les personnes qui sont habituellement dans un rythme d’alternance entre chômage et travail à un niveau qui permet de vivre, d’où ce seuil de 60 %.
Évidemment, nous serons attentifs à l’évolution de la situation économique, afin d’envisager, le cas échéant, le maintien de ce revenu minimum. Cela étant, les conditions d’attribution ainsi que son niveau me semblent appropriés.
Pour ces raisons, je demande le retrait de l’amendement n° II-1355.