Monsieur le président, monsieur le président de la commission des lois, monsieur le rapporteur, madame la sénatrice Bonnefoy, mesdames, messieurs les sénateurs, des feux géants en Amazonie et en Australie, des océans ensevelis sous le plastique, des espèces qui disparaissent à un rythme sans précédent depuis des millénaires, notre planète qui se réchauffe : voilà la tragédie des biens communs !
Plus de cinquante ans après le cri d’alarme lancé par Garrett Hardin, ce n’est plus une théorie dans les manuels d’économie ou de sciences politiques ; il s’agit bien de notre monde et de notre réalité.
Le visage même de notre pays et de nos territoires change : les hêtres ne survivront pas dans la moitié sud du pays et, d’ici la fin du siècle, les glaciers des Alpes auront disparu.
Non, mesdames, messieurs les sénateurs, notre génération ne peut plus prétendre ignorer les conséquences de ses actes.
Nous ne pourrons pas dire à nos enfants que nous construisions leur avenir en saccageant les biens communs.
L’eau, sous toutes ses formes, l’air, la terre, la biodiversité sont les piliers qui soutiennent toute existence humaine et toute société. Notre devoir, notre responsabilité est de les protéger, de les transmettre, aussi intacts que possible, et de ne pas laisser le poids des lâchetés et des renoncements imprimer une marque indélébile sur notre planète.
Nous-mêmes, en tant qu’humains, subissons déjà le prix de cette tragédie. Je pense aux migrants climatiques. Je pense aux femmes et aux hommes qui voient leur Terre changer et s’appauvrir. Je pense à toutes celles et à tous ceux qui sont déjà en première ligne du changement climatique et de ses effets.
Pour eux, pour nous, nous devons inventer, reconstruire un autre avenir.